Intervention de Lionel Jospin

Réunion du 17 décembre 2014 à 9h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Lionel Jospin :

Tout d'abord, il m'est difficile d'évoquer des cas hypothétiques.

Ensuite, chacun ses penchants. Le mien est, si je le peux, d'accomplir avec scrupule la mission qui m'a été confiée ou que je me suis donnée. Quand j'ai été le chef d'un parti politique, je l'ai été vraiment, tout en respectant, je l'espère, ceux qui n'avaient pas les mêmes opinions que moi. Quand j'ai été ministre de l'éducation nationale, je l'ai été pleinement. J'ai eu face à moi des personnels et des parents qui représentaient une extrême diversité de sensibilités et d'opinions, ce que j'ai gardé à l'esprit dans l'exercice de mes responsabilités – avec Jules Ferry pour référence, même si lui pensait à la laïcité. Quand j'ai été chef de gouvernement, je me suis efforcé, là encore, d'être pleinement un chef de gouvernement.

Si je devais être un juge constitutionnel, mon penchant, et mon plaisir, seraient donc d'être pleinement et seulement un juge constitutionnel. Ne sachant quels cas pourraient se présenter à l'avenir, et n'ayant pas à préjuger de ce que pourrait être l'attitude d'autres membres du Conseil constitutionnel, je m'en tiens à cette profession de foi, dont j'espère qu'elle suffira à vous convaincre, monsieur le député.

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