Intervention de Guillaume Chevrollier

Séance en hémicycle du 13 janvier 2015 à 21h30
Questions à la ministre des affaires sociales de la santé et des droits des femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Chevrollier :

Madame la ministre, je viens vous alerter sur le manque de médecins spécialistes libéraux dans nos territoires ruraux. Dans mon département de la Mayenne, par exemple, il manque des médecins dans toutes les spécialités, particulièrement des ophtalmologues, des gynécologues et des radiologues. Nous avons pour la médecine de second recours libérale trente-quatre médecins pour 100 000 habitants, contre soixante-trois à l’échelle des Pays de la Loire et quatre-vingt-sept en France métropolitaine.

Nos départements ruraux n’attirent pas assez les spécialistes, et les raisons sont les mêmes pour tous les départements, à savoir le souhait des médecins de s’implanter dans des grandes villes et de bénéficier de la proximité des grands hôpitaux.

Ces problèmes de démographie médicale ne sont pas sans conséquences. Il faut attendre plusieurs mois avant d’obtenir un rendez-vous et la prise en charge est donc trop tardive. Cela crée une réelle inégalité de l’offre de soins au détriment des habitants des territoires ruraux.

Cette inégalité est probante aussi quand on compare les délais d’attente pour une IRM, le temps d’attente moyen en Mayenne étant de plus de trente-sept jours, bien supérieur au temps d’attente régional ou national.

À l’heure où on évoque tant le décloisonnement entre médecine publique et médecine privée, ne serait-il pas possible de développer les stages des internes en spécialités non seulement dans les hôpitaux de proximité mais aussi dans les cliniques et pôles santé qui se développent et de favoriser des stages mixtes dans le secteur libéral et le secteur public ?

Cette solution aurait l’avantage, non seulement de répondre au besoin urgent de décloisonnement, mais aussi de permettre aux internes de prendre la mesure de la qualité de vie qu’offrent nos petites villes et d’être ainsi plus à même de s’y installer ultérieurement.

La Mayenne, qui est le plus petit département de la région, est éloignée de la métropole régionale, donc du centre de décision en matière d’organisation sanitaire. Cet éloignement entraîne indéniablement un manque de considération et un réel sentiment d’abandon, voire d’injustice.

Il est nécessaire, madame la ministre, de garantir les droits des départements ruraux en matière d’offre de soins et des droits adaptés aux réalités spécifiques du terrain rural.

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