Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 15 janvier 2015 à 9h30
Débat sur l'avenir du secteur industriel de défense et des capacités de maintenance industrielle des matériels — Débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Monsieur le secrétaire d’État, je suis toujours très étonné de voir que nous n’intégrons pas, que nos chefs n’intègrent pas que nous assistons à une transformation profonde du monde et que nous avons perdu l’avantage technologique que nous détenions depuis la Renaissance.

Les ministres qui se succèdent ne cessent d’imaginer qu’ils vont équilibrer leur budget par des exportations. Quand je regarde la flotte japonaise, la flotte sud-coréenne, la technologie asiatique, je constate que la concurrence est de plus en plus vive sur les marchés extérieurs, sans que pour autant le discours ne change.

Comment imaginer que la sécurité de la nation, la sécurité des Françaises et des Français, va être assurée et la souveraineté nationale garantie par des exportations, alors que dans tous les domaines économiques, nous voyons bien que le capitalisme financier subit une crise terrible, que l’accès aux matières premières nous est dénié, y compris en Afrique, d’un côté par les Chinois, de l’autre par nos chers amis Américains, que nous ne voulons pas entendre les offres de la Fédération de Russie dans la lutte contre le terrorisme, que nous n’avons aucune vision, que nous sommes à la solde des monarchies du Golfe ?

Et vous venez nous dire, et vous imaginez, que vous allez équilibrer votre budget par des exportations ! Alors que les concurrents sont de plus en plus nombreux !

Je ne comprends pas cette logique. Je trouve que nos chefs, une fois de plus, acceptent que nous sortions de l’Histoire. La situation de l’Europe est catastrophique. Le tonnage de la Royal Navy atteint un niveau historiquement bas. À cet instant, je pense à l’ancien Premier lord de l’Amirauté qui, en 1938, devant les États-unis d’Amérique, parla de la liberté et de la tempête qui montait dans le monde.

Une fois de plus, nos chefs capitulent, abandonnent.

Monsieur le ministre, ce discours n’est pas raisonnable : c’est la sécurité des Français, la souveraineté nationale, l’emploi de nos ingénieurs et de nos ouvriers qui sont en jeu.

Je ne laisserai pas faire des puissances étrangères, je ne leur laisserai pas dire que notre sécurité dépendrait d’elles car elle dépend avant tout de la nation.

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