Intervention de Nicolas Sansu

Séance en hémicycle du 15 janvier 2015 à 9h30
Débat sur l'avenir du secteur industriel de défense et des capacités de maintenance industrielle des matériels — Débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Sansu :

Monsieur le secrétaire d’État, je souhaite formuler quelques remarques et poser quelques questions.

Nos industries de défense, tout comme le maintien en condition opérationnelle de nos matériels, conditionnent notre souveraineté et notre indépendance, non la volonté d’exporter – même si nous devons bien entendu coopérer avec nos alliés et partenaires : l’objectif, ce n’est pas d’exporter mais d’assurer la souveraineté et l’indépendance nationales.

En outre, il est également possible d’équilibrer les comptes et de donner du travail à nos ouvriers, nos techniciens et nos ingénieurs en travaillant à l’essaimage des compétences technologiques et des savoir-faire vers le civil. Outre que cela existe déjà, nous savons combien il importe qu’en France le monde militaire puisse diffuser ses compétences et ses qualités dans les industries civiles.

MBDA est implantée dans mon département où nous savons très bien combien il importe de disposer de telles compétences dans le domaine aréonautique, tant civil que militaire et, plus précisément, missiliaire pour Bourges-Le Subdray.

Cette entreprise, précisément, a évolué puisqu’elle construisait des pièces pour avions et qu’elle fabrique désormais des missiles. Peut-être reviendra-t-elle demain à sa première compétence, un tel processus constituant un moyen d’assurer l’emploi industriel depuis le secteur militaire vers le secteur civil via les transferts de technologies.

Les sociétés de projets qui, disons-le, sont des partenariats public-privé – puisque des sociétés privées recevront des dividendes pour les parts qu’elles auront prises – sont d’abord liées à une volonté d’exportation. Or, cela ne doit pas être en la matière la première des motivations.

S’agissant du projet Kant de fusion entre Nexter et KMW, que deviendront les véhicules blindés produits en France ? Les personnes qui sont intervenues tout à l’heure lors de la table ronde l’ont dit : à un horizon de quinze ans, la fabrication même d’un véhicule blindé – notamment, du VBCI – sera problématique dans notre pays alors qu’il aurait été possible de constituer un groupement d’intérêt économique, un GIE. Il est tout même un peu stupéfiant que l’État français se marie avec une famille !

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