Intervention de Philippe Goujon

Réunion du 24 octobre 2012 à 11h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

Lors de son audition, le directeur général de la police nationale a qualifié le budget 2013 de budget de rupture : j'espère que le terme ne recouvre pas une dégradation de la sécurité, que nous constatons néanmoins depuis quelques mois. Ce n'est pas le peu d'agents recrutés qui suffira à atteindre les objectifs fixés. Nous revenons d'ailleurs, comme l'a démontré M. Larrivé, au nombre de postes de 2011. En outre, la stagnation des mesures catégorielles n'est pas de nature à motiver les forces de l'ordre. D'autre part, plus de 10 000 policiers et gendarmes ont été blessés en service depuis le début de l'année – soit 38 par jour –, ce qui est considérable. La sécurité ne pourra être améliorée dans notre pays que par la conduite d'un ensemble de réformes.

D'après l'Observatoire national de la délinquance, les violences physiques seraient en augmentation de 6 % en juin, de 12 % en juillet et de 8 % en août, soit 30 000 victimes de plus en trois mois. Votre intention, monsieur le ministre, de réformer l'outil statistique ne risque-t-elle pas de rendre difficile la comparaison des séries ? Quel objectif poursuit-elle ?

L'expérimentation du mécanisme de la pré-plainte en ligne, lancée par le précédent gouvernement, est un succès mais la Préfecture de police semble rencontrer des difficultés techniques pour le généraliser dès l'année prochaine.

Dans les zones de sécurité prioritaires, vous souhaitez concentrer les forces de police et coordonner l'action de l'ensemble des partenaires : pouvez-vous préciser la répartition de l'augmentation des effectifs entre la police d'investigation et la police de voie publique ? En outre, le souci d'une meilleure articulation entre tous les acteurs de la sécurité ne devrait pas être réservé à ces zones.

Le recours à la vidéoprotection doit être étendu, comme vous l'avez justement proposé. À Paris, la Préfecture de police aurait décidé de mettre soudainement fin à un plan d'installation de 1 000 caméras avant que celui-ci ne soit conduit à son terme : confirmez-vous le fait, monsieur le ministre ? Comptez-vous élaborer un second plan de 1 000 caméras – question que je posais à vos prédécesseurs et que j'espère ne pas avoir à soulever devant votre successeur ? Si le Royaume-Uni ne constitue pas forcément une référence en la matière, 75 000 caméras sont reliées directement à Scotland Yard : ne pourrait-on trouver un juste milieu entre ce niveau d'équipement et les 1 000 caméras prévues à Paris ? Ce dispositif très efficace de vidéoprotection – qui a permis l'arrestation de plus de 2 500 délinquants à Paris – devrait en outre être étendu à la zone de compétence de la police d'agglomération afin que la région et les autres collectivités locales puissent être impliquées dans cette politique.

À ce propos, puisque cette police d'agglomération fait l'objet d'un audit et de réflexions stratégiques conduites avec le nouveau préfet de police, ne pourriez-vous nous éclairer sur la nature des pistes ainsi explorées ?

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