Intervention de François Fillon

Séance en hémicycle du 26 janvier 2015 à 16h00
Croissance activité et égalité des chances économiques — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Fillon :

Rien ne serait plus dangereux que d’imaginer que cette mesure nous décharge de nos obligations. Au contraire ! La France doit donner l’exemple et ne pas s’abandonner au vertige de la Grèce. Si par malheur le Gouvernement voyait dans ce remède monétaire une occasion de se donner encore du temps, alors le pire serait devant nous et devant l’Union européenne, car rien ne serait plus risqué que de faire tourner la planche à billets pour couvrir la faillite de nos structures.

C’est maintenant qu’il faut agir, parce qu’il est vain de tout attendre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi et du pacte de responsabilité, qui ne suffiront pas à inverser la tendance. Ces deux instruments sont utiles, mais ils ne font qu’alléger à la marge la chape de plomb fiscal qui a pesé ces dernières années.

C’est maintenant qu’il faut agir, et non pas demain, parce que, monsieur le ministre, vous aurez beaucoup de mal à nous faire croire qu’un nouveau train de mesures interviendra au printemps ou à l’automne prochain. Lors de ses voeux aux forces économiques et sociales, le Président de la République n’a évoqué aucune nouvelle initiative pour la deuxième partie de son quinquennat, comme s’il ne voyait pas que la crise nous tient à la gorge.

Tout milite pour une riposte ambitieuse ; cependant, loin de cela, nous sommes invités à débattre d’un projet microéconomique qui ne changera rien à cette dépression qu’il faudrait pourtant combattre de toutes nos forces.

Beaucoup de bruits et de controverses ont entouré la présentation de ce projet. En réalité, de quoi parlons-nous ? De quelques professions réglementées dont le poids dans notre redressement économique et la création d’emplois est infime, et dont, au passage, les arguments ont été injustement caricaturés.

Qu’il faille moderniser certaines de leurs pratiques, les intéressés eux-mêmes y consentent. Mais deux éléments ont fait défaut à l’approche gouvernementale : un dialogue apaisé et le sentiment, parmi ces professions juridiques, qu’elles n’étaient pas les seules à devoir se réformer.

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