Intervention de François Rebsamen

Séance en hémicycle du 27 janvier 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir du pôle judiciaire d'aix-en-provence

François Rebsamen, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Monsieur Ciot, monsieur Kert, je vous remercie de vos questions et je vous prie d’excuser l’absence de Mme la garde des sceaux, qui participe actuellement, aux côtés du Président de la République, à une cérémonie en mémoire des déportés au camp d’Auschwitz, dont nous commémorons aujourd’hui le soixante-dixième anniversaire de la libération. La garde des sceaux m’a demandé de vous faire savoir qu’elle ne sous-estime bien évidemment pas la difficulté rencontrée par la communauté judiciaire d’Aix-en-Provence.

Compte tenu des difficultés fonctionnelles des juridictions d’Aix-en-Provence, il avait été décidé en 2005 de construire un nouveau palais de justice. Le site Carnot a été retenu et cette opération a été confiée à l’Agence publique pour l’immobilier de la justice, l’APIJ. Afin de lancer effectivement ce projet, la garde des sceaux l’a fait inscrire dans la programmation budgétaire.

Pour que ce projet aboutisse, la démolition des bâtiments existants et la reconstruction d’un nouvel immeuble sont nécessaires. La réalisation de cette opération immobilière s’élève à 48,7 millions d’euros et nécessite, il est vrai, des « opérations tiroirs » assez classiques, en plusieurs phases, avec le relogement provisoire de certains services. Le tribunal pour enfants et les services civils ont déjà déménagé dans des bâtiments modulaires installés sur le site Pratési en octobre 2009. Quant aux services du parquet, ils ont été relogés en 2013, également dans des bâtiments modulaires, ce qui a permis la démolition des bâtiments de l’ancien tribunal de grande instance.

L’effort d’économie budgétaire engagé par le Gouvernement, auquel le ministère de la justice contribue malgré les opérations que vous avez rappelées, monsieur Kert, et qui n’ont pas la même ampleur que celle d’Aix-en-Provence, a contraint la garde des sceaux à reporter ce projet au prochain budget triennal, afin de lui assurer un financement sécurisé à la hauteur des crédits nécessaires. Le projet lui-même, qui est d’ailleurs, me dit-elle, de grande qualité, n’est nullement remis en cause. Je rappelle que les budgets triennaux sont négociés lors des années paires : dès 2016, vous aurez donc une visibilité sur ce projet qui est, pour la garde des sceaux, une priorité.

En revanche, afin d’améliorer les conditions de travail des personnels et d’accueil des justiciables et de financer un programme d’entretien, la garde des sceaux a décidé de financer dès cette année des mesures conservatoires à hauteur de 400 000 euros.

Enfin, s’agissant de la proposition de financement de la commune d’Aix-en-Provence, la garde des sceaux me demande de vous confirmer que les services de la Chancellerie en examinent attentivement la faisabilité juridique et financière, car une telle opération n’est pas fréquente. En effet, la proposition de la municipalité ne consiste pas en une contribution classique au financement du projet, ce qui en réduirait le coût pour l’État, mais en une avance de fonds remboursable par l’État, avec des intérêts qui renchérissent le coût global du projet. Je ne dis pas que cette proposition n’est pas intéressante, mais je rappelle que, budgétairement, un tel endettement est consolidé dans la dette globale des administrations publiques, dont les collectivités territoriales font partie.

En conclusion, la garde des sceaux tient à vous rassurer quant à l’avenir de ce projet, élaboré en concertation avec les élus locaux. Il faudra trouver les modalités de financement les plus sécurisées pour le réaliser, tout en préservant la volonté de redressement des finances publiques du Gouvernement.

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