Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 28 janvier 2015 à 21h35
Croissance activité et égalité des chances économiques — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Monsieur le ministre, je pense que nous vivons un moment important. J’ai écouté Bruno Le Roux avec beaucoup d’attention. Il voulait nous convaincre, mais malgré son talent, c’était mission impossible !

Vous savez tous que cette question est centrale. Vous dites, monsieur Le Roux, que c’est un engagement du Président de la République : nous voulons, justement, vous aider à concrétiser cet engagement. Comme vous le voyez, nous ne voulons pas polémiquer, ni rappeler les promesses concernant l’inversion de la courbe du chômage ; au contraire, nous sommes dans un esprit constructif.

Vous avez dit vous-même, monsieur le président Le Roux, qu’il y a trois millions d’examens du permis de conduire à faire passer. Nous savons qu’avec le dispositif proposé par le Gouvernement, il y aura environ 280 000 ou 300 000 places. À ce rythme, il vous faudra dix ans pour désengorger le système !

Comme le sait M. le rapporteur, j’ai participé à l’audition du délégué à la sécurité routière, un matin à huit heures, pour bien comprendre cette problématique. Il est vrai que le ministre de l’intérieur a pris l’an dernier, au mois de juin, un certain nombre de décisions importantes. La durée de l’épreuve pratique est passée de trente-cinq minutes à trente et une minutes. Je rappelle, mes chers collègues, que l’Union européenne impose un temps de conduite de vingt-cinq minutes minimum pour l’examen. Nous pourrions donc diminuer la durée de l’épreuve pratique jusqu’à vingt-cinq minutes, ce qui permettrait de décongestionner le système. Mais ça, c’est un détail.

Les mesures prises l’an dernier par Bernard Cazeneuve ont permis de faire passer le délai d’attente de quatre-vingt-dix-huit jours à quatre-vingt-dix jours. Nous avons ainsi gagné sept à huit jours, sur un objectif de quarante-cinq jours. Il aurait fallu dire cela, mes chers collègues ! Gilles Savary me regarde : il le sait, parce que nous étions tous deux présents à l’audition que j’ai mentionnée.

On voit bien qu’on n’arrivera pas à rattraper le retard, à faire passer le délai de quatre-vingt-dix jours à quarante-cinq. Mais surtout, les mesures que je mentionnais ont coûté 500 millions d’euros. C’est la vérité : 500 millions d’euros ! Faites le calcul : combien cela coûterait-il de ramener le délai à quarante-cinq jours ?

Bruno Le Roux a dit : « On va embaucher du monde ». Ce n’est pas vrai ! Vous ne pourrez pas le faire, et vous le savez, mon cher collègue, parce que vous n’y arriverez pas sur le plan financier. J’insiste sur ce point, qui doit être présent à tous les esprits.

Pardonnez-moi, mais la jeunesse nous regarde et nous écoute ! 25 % des jeunes Français sont au chômage. Nous avons tous une responsabilité dans cet état de fait. Quel message leur faisons-nous passer avec ce projet de loi ?

Cher André Chassaigne, vous êtes un homme du terroir, un homme de bon sens. Comment un jeune, par exemple, peut-il se rendre à Olliergues pour travailler, alors qu’il n’y a pas de car le matin ? Comment font-ils, ces jeunes ? La philosophie qui doit être la nôtre, n’est-ce pas que chacun puisse travailler, pour sa dignité,…

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