Intervention de Paul Giacobbi

Séance en hémicycle du 29 janvier 2015 à 15h00
Sociétés mères et entreprises donneuses d'ordre — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Giacobbi :

S’il s’agissait d’affiner le cadre juridique ou de regarder un certain nombre de détails, de responsabilités, je pourrais comprendre que l’on veuille renvoyer le texte en commission. Mais de tout ce que j’entends, il ressort une méconnaissance totale des réalités du commerce international, notamment dans les secteurs de la distribution.

Manifestement, peu d’entre vous sont allés voir au Bangladesh ce qui s’y passe. Je suis allé, moi, visiter des usines. Cela fait vingt ans que je connais les usines et les arrière-boutiques en Inde. J’ai la double nationalité, je sais tout de même ce qu’on y fait.

Vous parlez de sous-traitants, d’arrière-sous-traitants, mais vous rêvez. Savez-vous comment cela se passe dans ces usines qui traitent avec la grande distribution européenne ? Imaginez-vous qu’on achète le tricot d’un côté et l’emballage de l’autre, ou qu’on fait l’emballage ou les étiquettes en France ? Le produit acheté au Bangladesh est un produit complet. Lorsqu’il arrive en conteneur en France, le vêtement, avec une étiquette libellée en euros et un emballage, est prêt à être mis sur les rayons.

La maison qui achète en France, car il s’agit non pas de sous-traitance mais d’un achat de marchandises, sait exactement où c’est fabriqué. Elle connaît parfaitement la capacité de l’usine qui fabrique. Elle le sait si bien qu’elle fait des contrôles de qualité pour être certaine du produit, pas uniquement sur le produit, mais aussi sur le mode de fabrication et les machines qu’elle a approuvés. Elle a des gens sur place, parfois des intermédiaires. Bref, si on n’a pas envie de contrôler, on ne le fait pas mais, si on en a envie, on le fait.

Encore une fois, s’il s’agissait d’arguments juridiques, je pourrais accepter, mais ce que j’entends est totalement étranger à la réalité des choses. Que ceux qui m’expliquent comme cela se passe aillent voir et comprennent un peu ce qu’est le commerce international aujourd’hui.

Pour ces raisons, et parce que, comme me le suggère mon collègue et ami Jean-Noël Carpentier, 130 000 personnes ont signé une pétition, le groupe RRDP s’opposera à la motion de renvoi.

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