Intervention de Véronique Séhier

Réunion du 13 janvier 2015 à 17h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Véronique Séhier, coprésidente du Mouvement français pour le Planning familial :

Selon nous, les questions d'accès à la contraception et d'accès aux soins ne devraient pas être trop médicalisées. Nous pensons utile de s'appuyer sur des lieux existants où des professionnels formés, notamment sur leurs propres représentations par rapport à la sexualité des jeunes, pourraient accueillir les personnes afin de répondre à leurs questions et de les orienter correctement. Cette piste rejoint les dispositions du projet de loi relatives au service territorial de santé. Dans les territoires ruraux, ces lieux pourraient être les maisons de santé notamment. En travaillant en réseau, ces personnes ressources, volontaires et formées, recevraient les personnes dans les mêmes conditions que dans un centre de planification ou un CDAG. Des expériences de ce type sont menées en Alsace et dans l'Hérault.

Le problème actuellement est que toutes ces questions sont appréhendées à des niveaux différents. La contraception relève des conseils généraux, qui s'en saisissent ou pas, puisqu'elle est intégrée dans leur politique de protection maternelle et infantile (PMI). Une piste consisterait donc à séparer ce qui relève de la protection maternelle et infantile de ce qui relèverait d'une politique de santé sexuelle – les femmes ne sont pas que des mères ou des futures mères !

J'insiste sur l'importance de l'approche globale pour permettre une prise en charge à la fois de la contraception, des IST et de l'IVG. Car les conseils généraux ne se saisissent pas de la politique de planification familiale de la même manière, si bien que les politiques départementales peuvent être très hétérogènes au sein d'une même région. Cela entraîne des inégalités importantes sur le territoire.

Le VIH-sida et l'IVG relèvent de l'État, mais certains conseils généraux se sont saisis de cette compétence. Celle-ci est donc totalement morcelée, si bien que certaines jeunes filles ne peuvent pas avoir accès à la contraception et au dépistage dans le même lieu. Sans compter les inégalités, certains lieux de dépistage étant accessibles facilement, quand d'autres ne sont ouverts que deux fois par mois deux heures l'après-midi.

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