Intervention de Daniel Vaillant

Séance en hémicycle du 3 février 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Tracé du projet cdg express

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Vaillant :

Monsieur le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche, après les vicissitudes du dossier CDG Express et son abandon en 2011, sous la majorité précédente, le Gouvernement a relancé le projet en 2014, en le confiant à Réseau ferré de France et à Aéroports de Paris. Si je me félicite que la majorité à laquelle j’appartiens ait repris ce projet en main, je souhaite néanmoins vous faire part de mes interrogations à ce stade.

En effet, ce projet – je ne vais pas revenir sur le principe, que chacun connaît – concerne directement la circonscription dont je suis l’élu et préoccupe tous ses habitants, puisque son tracé traverserait tout le nord du quartier de la Chapelle. Une réunion publique sur le Grand Paris Nord-Europe a d’ailleurs eu lieu hier soir à la mairie du 18e arrondissement, au cours de laquelle cette question a bien sûr été posée. Je me permets donc de la relayer ce matin.

Depuis 2001 et l’alternance à Paris, l’une de nos priorités a été de sortir ce quartier de l’enclavement qu’il connaissait. La rue de la Chapelle, l’échangeur tentaculaire de la porte de la Chapelle – que certains appellent le « plat de nouilles » –, le boulevard périphérique, les voies ferrées et leurs passages aériens : vous conviendrez que les nuisances dont les habitants souffrent sont déjà nombreuses aujourd’hui.

Outre les nuisances, toutes ces infrastructures routières et ferroviaires sont également des barrières symboliques et visuelles entre Paris, ces quartiers enclavés et le territoire métropolitain. Notre objectif a donc été de raccrocher ce quartier à la ville, notamment grâce à l’arrivée du tramway. Cela a aussi conduit au développement de l’un des plus importants projets de renouvellement urbain, dit Paris Nord-Europe, dont la vocation est précisément la requalification des espaces publics et des grandes infrastructures, l’essor économique et la cohésion sociale, tout cela s’inscrivant dans la perspective du Grand Paris.

Il s’agit donc d’un chantier titanesque et de longue haleine, qui va déterminer pour des décennies l’avenir de ce secteur et des habitants qui le peuplent. Dès le début du projet, la question de l’enfouissement de la ligne sur le secteur de la porte de la Chapelle s’est légitimement posée. En tant que maire du 18e arrondissement, j’ai toujours demandé cet enfouissement, tout comme Bertrand Delanoë, lorsqu’il était maire de Paris. Nos successeurs respectifs, Éric Lejoindre et Anne Hidalgo, sont sur la même ligne. C’est ainsi qu’en octobre 2014, le Conseil de Paris a réaffirmé cette position à l’occasion d’un voeu.

Je veux d’ailleurs rappeler que le rapport de la commission d’enquête, remis le 18 avril 2008, n’aboutissait pas à une autre conclusion sur cet aspect du projet : « Compte tenu des projets urbains de la porte de la Chapelle, […] l’enfouissement de la ligne CDG Express dans ce secteur s’impose. »

Aussi, monsieur le secrétaire d’État, alors que le Gouvernement aura vraisemblablement la possibilité de légiférer sur le sujet par ordonnance, lorsque la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques sera en vigueur, je souhaiterais connaître la position du Gouvernement sur le tracé précis du CDG Express, notamment pour ce qui concerne le secteur de la porte de la Chapelle.

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