Intervention de Noël Mamère

Réunion du 28 janvier 2015 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Les propos de certains collègues m'inquiètent : il serait dangereux et malsain pour notre pacte social d'imaginer qu'une guerre a été déclarée contre la France et l'Occident. En tant que maire, je ne suis pas d'accord avec l'idée que des groupes de salafistes seraient en train d'« évangéliser » les jeunes de nos banlieues. Je recommande à ce propos la lecture de Libération de ce matin, qui montre qu'Amédy Coulibaly n'a voyagé ni au Yémen, ni en Irak, mais en République Dominicaine, et qu'il n'habitait pas dans une banlieue, mais à la frontière d'une banlieue où l'on se bricole des identités. Les amalgames et les raccourcis sont dangereux pour la manière dont notre société va répondre aux défis qui lui sont lancés. Il y a certes des salafistes dans notre pays, mais c'est en prison qu'Amédy Coulibali s'est imprégné des idées intégristes, sous l'influence de personnes qui ont profité de son désarroi. C'est sur ce plan qu'il nous faut agir.

Les conditions d'une internationalisation du projet djihadiste sont-elles aujourd'hui réunies au Proche-Orient ? Regardons la réalité en face : on se réjouit de vendre des armes à l'Arabie Saoudite, un de nos premiers clients ; mais malgré l'échange entre le spirituel – les wahhabites – et le temporel – la famille Al Saoud –, ce pays contribue à financer le terrorisme dans notre pays. La même analyse vaut pour le Qatar. Quant à la question des dérives de l'islam, il faut aller plus loin que la caricature de la guerre ; une réflexion sur la manière dont l'islam est – on non – organisé dans notre pays devrait permettre de comprendre comment cette religion pourrait résister à ce qu'il faut désigner par le nom qu'il mérite : l'islamo-fascisme.

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