Intervention de Kader Arif

Réunion du 28 janvier 2015 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKader Arif :

Né dans une famille musulmane – ce qui n'est pas le cas de beaucoup d'entre nous –, je souffre de voir la citoyenneté définie par une appartenance réelle ou supposée à cette culture. Mon nom ne fait pas forcément de moi un musulman ; pourquoi beaucoup de nos concitoyens, Français avant tout mais portant un nom et ayant une couleur de peau caractéristiques, sont-ils supposés appartenir à cette religion ? Cet enfermement est difficile à vivre pour la grande majorité de nos compatriotes nés en terre d'islam ou dans une famille de culture musulmane. Ainsi, face à la classification proposée, voilà que surgit la question de savoir si nos compatriotes français liés à cette histoire appartiendraient à l'une ou l'autre des catégories. Mais ils n'appartiennent à aucune d'entre elles, la réalité de leur quotidien – comme du mien – n'ayant rien à voir avec ces théorisations universitaires. Je voudrais donc nous mettre en garde collectivement. En tant qu'élu local de Toulouse, j'ai vécu l'affaire Mérah ; je ne suis pas naïf et sais ce qui se passe dans les quartiers. Néanmoins, ne plaquons pas sur notre communauté nationale des problématiques qui concernent une autre partie du globe. De même qu'il faut refuser d'importer le conflit israélo-palestinien sur notre territoire, il faut rejeter l'idée que nos compatriotes liés à la culture musulmane seraient majoritairement en proie à une dérive les amenant à adhérer à un mouvement salafiste ou djihadiste. Il faut entendre mon sentiment car les personnes ayant les mêmes origines que moi n'ont pas souvent l'occasion de s'exprimer !

1 commentaire :

Le 30/06/2015 à 09:25, laïc a dit :

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L'idée de "culture musulmane" a-t-elle une sens dès lors que la personne dite "de culture musulmane" rejette les interdits du coran ? Quelqu'un qui a été élevé dans la "culture musulmane" et qui mange néanmoins du cochon, refuse la circoncision comme attentatoire à la liberté de choisir sa religion, refuse le ramadan et ne croit pas en Dieu, peut-il être considéré de culture musulmane ? Le rejet de ces obligations religieuses le détache "radicalement" de la dite culture musulmane, qui n'est en fait pas une culture, mais bel et bien une religion. Il n'y a pas de culture musulmane il n'y a qu'une religion musulmane. La religion musulmane ne vit que par des interdits, tandis que la culture ne vit que par une libre adhésion sans référence à une quelconque divinité.

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