Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 12 février 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Moyens de l'Établissement français du sang

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Madame la secrétaire d’État chargée des droits des femmes, j’appelle l’attention de Mme le ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les moyens de l’Établissement français du sang et le manque de personnels collecteurs, qui a un impact direct sur la collecte elle-même. En effet, le manque de médecins, qui se décommandent parfois à la dernière minute, crée des files d’attentes de donneurs et, par manque de temps, ces derniers finissent par faire demi-tour.

Cette situation pose problème dans le Vaucluse, notamment dans les petits villages. Alors que le département bénéficie de bénévoles particulièrement actifs et d’un maillage très serré pour la collecte de sang, le découragement de certains donneurs affecte la rentabilité des collectes. Or sans donneur, pas de sang, et c’est l’ensemble du réseau des amicales de donneurs de sang qui se retrouve ainsi atteint par la chute du nombre de dons.

En outre, à la suite de la condamnation de notre pays par la Cour de justice de l’Union européenne, un décret a été publié le 2 février 2015 qui ouvre la voie à une commercialisation du don de sang avec la suppression du monopole de l’Établissement français du sang pour la fabrication de plasma.

Le manque de moyens donnés à l’Établissement ainsi que sa mise en concurrence font craindre que l’anonymat, le bénévolat, l’absence de profit, qui sont les fondements du système de collecte, ne soient à terme menacés. Ne serait-ce pas là une forme de brèche dans la non-commercialisation du corps humain ?

Aussi, madame la secrétaire d’État, au nom des associations de donneurs, je souhaiterais vous demander quelles mesures seront prises afin de soutenir la collecte de sang, qui est indispensable à la survie de nombreux Français, et quelles mesures seront engagées afin de ne pas connaître de dérive dans la collecte des produits sanguins. Il est à craindre que les files d’attente ne s’agrandissent, si le personnel nécessaire n’est pas disponible, et que certaines personnes multiplient les dons ou dissimulent volontairement leur état de santé afin de tirer profit de leur don.

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