Intervention de Guillaume Bachelay

Séance en hémicycle du 12 février 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de l'industrie papetière

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Bachelay :

l’industrie papetière est un secteur majeur de notre économie. Elle mobilise sur l’ensemble de la chaîne de valeur quelque 250 000 emplois directs et, depuis plusieurs années, elle doit relever des défis d’une ampleur inédite.

La montée en puissance des outils numériques, notamment, bouleverse en effet des secteurs comme le livre, la presse écrite, l’archivage des données. En même temps, le papier, qu’il serve à fabriquer des magazines, des sacs ou des emballages, reste incontournable dans la vie de tous les jours et c’est un important marché à l’international.

Enfin, le cycle industriel du papier ouvre des perspectives économiques et écologiques très fortes : éco-conception, avec l’utilisation de bois issu de forêts françaises gérées de façon durable ; éco-production, au moyen, par exemple, de la cogénération ; éco-consommation, avec le recyclage. L’industrie papetière et la filière cellulose peuvent et doivent contribuer à la croissance verte.

Le secteur n’est cependant pas séparable des sites de production qui le constituent, bien évidemment. Je souhaite ici évoquer tout particulièrement et avec force l’usine UPM Chapelle-Darblay à Grand-Couronne en Seine-Maritime. Ses atouts sont de premier plan : leader dans la fabrication de papier pour journaux et magazines, appareil productif de haut niveau, salariés aux savoir-faire reconnus, positionnement stratégique au coeur de la vallée de la Seine.

En novembre, le groupe UPM-Kymmene a annoncé un vaste plan de réduction de ses capacités de production en Europe, lequel concerne son site en Seine-Maritime à hauteur de 196 postes.

Au début du mois de janvier dernier, mon collègue Serge Bardy, député du Maine-et-Loire et auteur d’un rapport remis au Premier ministre sur l’avenir de l’industrie papetière, et moi-même avons adressé un courrier au ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique au sujet de la situation économique et sociale de ce secteur dans tous ses aspects, sectoriels et territoriaux. Dans sa réponse datée du 31 janvier dernier, M. le ministre Emmanuel Macron a annoncé, comme nous le demandions, la nomination d’un chargé de mission au niveau national afin de structurer la filière « en tirant tous les enseignements de la situation et des problématiques du site de la Chapelle-Darblay qui démontrent le besoin de structuration et de réflexion sur l’avenir de la filière ».

Madame la secrétaire d’État, c’est une étape importante que de disposer en France d’une instance où se retrouvent l’ensemble des acteurs, de l’amont à l’aval, et des métiers de la filière papetière, pour établir un diagnostic commun et, surtout, pour chercher des solutions partagées, afin de garantir dans notre pays et sur nos territoires la pérennité de cet outil industriel.

Madame la secrétaire d’État, comment et quand cette annonce se concrétisera-t-elle ? Pour ma part, je souhaite que ce soit le plus rapidement possible. Comment l’État compte-t-il accompagner l’industrie papetière face à ses défis en prenant en compte toutes leurs dimensions – productive, sociale, territoriale, environnementale –, qui représentent des enjeux fondamentaux pour l’avenir, ainsi que l’illustre la situation du site UPM Chapelle-Darblay de Grand-Couronne ?

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