Intervention de Roger-Gérard Schwartzenberg

Séance en hémicycle du 19 février 2015 à 15h00
Motion de censure

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger-Gérard Schwartzenberg :

…sans que cela soit renvoyé à un accord de branche ni, surtout, à un accord d’entreprise, le dialogue social dans l’entreprise pouvant être assez déséquilibré et assez asymétrique. D’autre part, le mode de création des zones touristiques internationales paraît peu satisfaisant. En effet, celles-ci seront délimitées par les ministres chargés du travail, du commerce et du tourisme. Ce sont donc trois ministres, trois ministres seulement, qui décideront, au sommet de l’État, sans avoir besoin d’un avis conforme du maire, qui, lui, est sur place et connaît évidemment mieux la réalité locale. Bref, c’est plutôt l’inverse de la décentralisation, le déni du rôle nécessaire des élus locaux.

Cela dit, le vote d’aujourd’hui n’est pas un vote final, terminal. L’étape parlementaire d’aujourd’hui n’est pas un terminus. Il y aura d’autres lectures – dont celle au Sénat – qui pourront permettre d’apporter des précisions complémentaires, des modifications, peut-être des infléchissements. Le processus législatif n’est pas terminé : il commence, il est à ses débuts.

Il y a ce texte, mais il y a aussi le contexte. Il y a aussi les circonstances particulières dans lesquelles vit aujourd’hui notre pays. La période actuelle n’est pas une période banale, usuelle, elle n’est pas, on le sait bien, une période comme les autres.

Aujourd’hui, la violence, le fanatisme, le terrorisme sont à l’oeuvre sur notre sol. Face aux attentats de janvier, notre nation tout entière s’est dressée, pour refuser l’inacceptable. Elle l’a fait avec dignité, avec noblesse. Ce grand élan populaire du 11 janvier montre la volonté de s’unir quand l’essentiel est en jeu.

Dans les circonstances présentes, le temps n’est pas aux divergences, même légitimes, il est au rassemblement autour des grandes valeurs républicaines. Alors que le pays manifeste un profond désir d’unité sur l’essentiel, ses représentants, ici, au Parlement, ne peuvent pas oublier cette aspiration profonde. Ils ne peuvent pas sembler donner la priorité à des divergences parfois secondaires. Si l’Assemblée nationale donne une image de division, alors que nos concitoyens aspirent à l’unité, elle risque d’être mal comprise de ceux-ci et de décevoir leurs attentes.

De quoi demain sera-t-il fait ? Nous faisons toute confiance au Premier ministre et à son Gouvernement pour continuer à agir, agir pour le progrès et agir pour la défense des valeurs républicaines.

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