Intervention de Michel Liebgott

Réunion du 17 février 2015 à 17h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

C'est un beau débat que nous poursuivons aujourd'hui, après nos interventions successives dans le cadre de la PPL de Mme Massonneau, déposée au nom du groupe écologiste. J'observe toutefois que l'euthanasie que l'on peut provoquer ou que l'on peut souhaiter pour soi-même, est une démarche avant tout individuelle alors que nous essayons de légiférer pour l'ensemble des populations qui se trouvent en situation de souffrance et qui subissent des injustices majeures pour des raisons territoriales, pour des raisons liées à leur catégorie socio-professionnelle, ou simplement parce qu'elles n'ont pas pu avoir accès à tel ou tel service de médecine spécialisée.

Nous devons avoir à coeur de faire en sorte que tout le monde puisse bénéficier des meilleurs soins durant sa vie. Or ce n'est pas forcément le cas. En matière d'accès aux soins, il y a en effet de profondes injustices. Mais la « bonne mort » est aussi profondément injuste, puisque nous savons que la moitié seulement des médecins maîtrisent la loi Leonetti de 2005, que 20 % seulement des personnes qui pourraient bénéficier des soins palliatifs en bénéficient, et que les deux tiers des soins palliatifs sont concentrés dans cinq régions. C'est dire si le système actuel est injuste !

Certes, c'est un débat de société évoluée – d'ailleurs, aujourd'hui, on ne parle pas seulement d'espérance de vie, mais aussi d'espérance de vie « en bonne santé ». Mais je crois qu'avant d'envisager une nouvelle étape qui serait celle du suicide assisté – auquel je ne suis pas forcément opposé à titre personnel – il nous faut assurer la généralisation des soins palliatifs de la loi Leonetti et, je l'espère, demain, de la loi Claeys-Leonetti, que nous adopterons sans doute.

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