Intervention de Jean Leonetti

Réunion du 17 février 2015 à 17h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Leonetti, corapporteur :

La loi du 22 avril 2005 considère que l'obstination déraisonnable, lorsqu'elle a pour seul but le maintien artificiel de la vie, concerne les patients privés de conscience et de vie relationnelle. La décision du Conseil d'État l'a confirmé – avec une subtilité lorsqu'il a précisé qu'il s'agissait d'un malade spécifique. Qu'on lise Descartes ou Pascal, une personne, même sans conscience, est toujours digne, elle demeure humaine. On peut néanmoins se poser la question de la pertinence du maintien de sa vie qui n'est plus que biologique. À mes yeux, deux critères sont liés : pour être, il faut avoir conscience d'exister et avoir une relation à l'autre. En revanche, si j'ai conscience de moi-même mais que je n'ai pas de relation à l'autre, je suis encore dans une vie qui n'est pas que végétative. Il vaudrait mieux mentionner une absence totale de conscience et une absence totale de relation à l'autre. Cela correspond à ce que nous avons voulu écrire dans la loi au sujet des corps artificiellement maintenus en vie sans espoir d'évolution favorable.

On m'a fait dire que je voulais tuer toutes les personnes handicapées. Il ne s'agit pas de personnes polyhandicapées ou qui ont perdu leurs facultés cognitives mais de gens qui n'ont plus de conscience ni de relation à l'autre en raison de lésions cérébrales majeures et irréversibles. À la lumière de la décision du Conseil d'État, nous pourrions chercher une rédaction précisant ce que nous entendons par : d'autres buts que le maintien artificiel de la vie.

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