Intervention de Nathalie Hanet

Réunion du 18 février 2015 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Nathalie Hanet, directrice générale de l'établissement public d'insertion de la Défense, EPIDE :

Je vous remercie pour ces remarques positives et j'invite l'ensemble des membres de la commission à venir visiter nos centres. Le président de la République a annoncé lors d'une conférence de presse et confirmé récemment le développement de 300 places complémentaires en EPIDE d'ici l'été. Celles-ci s'inscriraient pour l'essentiel dans les 18 sites existants. 300 places supplémentaires ont en outre également été évoquées, sans que l'on sache à ce stade si on privilégierait l'ouverture de nouveaux centres ou non. À cet égard, il n'existe par exemple aucune offre dans le grand Sud-Ouest. Nous disposons certes d'une emprise à Toulouse mais son aménagement nécessiterait deux ans de travaux. Il serait également possible d'offrir encore des places en Île-de-France, où nous disposons déjà de deux centres. Lyon et Marseille disposent de leur côté de deux gros centres dont les capacités vont être augmentées. Nous n'avons pas encore identifié de locaux utilisables mais je me suis rapprochée du Préfet de la région Île-de-France et bientôt du Préfet de la région Midi-Pyrénées. Pour l'anecdote, nous disposons d'une emprise à Lunel mais il s'agit malheureusement d'un terrain inondable ! L'EPIDE est effectivement sous la triple tutelle des ministères de la Défense, du Travail et de la Ville. C'est le budget de ces deux derniers ministères qui finance l'établissement et financera le développement futur des places EPIDE. Le ministère de la Défense n'a jamais financé le fonctionnement de l'établissement, mais a fourni, à la création, des emprises pour les centres EPIDE et y a orienté d'anciens militaires, qui constituaient initialement la majorité du personnel. Ces derniers ne représentent plus aujourd'hui qu'un tiers des effectifs. On constate en effet une grande mixité des agents, anciens militaires certes, mais aussi professionnels des entreprises et des administrations, enseignants et travailleurs sociaux. Ce sont des équipes extrêmement vivantes, qui peuvent avoir un rapport différent à la discipline par exemple, mais qui permettent des regards croisés sur les volontaires d'où il résulte un accompagnement très riche.

Le caractère laïc de l'EPIDE est effectivement dans nos gènes et je souhaite aller plus loin sur ce sujet. Nous avons fourni un travail important après les récents attentats. La minute de silence a été observée bien sûr. Un texte rappelant les événements et invitant à ne pas assimiler les musulmans aux terroristes a été lu à l'issue de cette minute devant tous les agents et tous les volontaires. Le lundi suivant, un support permettant de retravailler sur ce sujet avec des volontaires a favorisé des échanges constructifs sur ces sujets délicats dans les semaines qui ont suivi. En effet, dès le vendredi suivant les attentats, nous avons reçu des témoignages de certains volontaires qui avaient peur de retourner chez eux et d'être considérés comme des terroristes. Le Centre de Marseille, où les volontaires proviennent en majorité des quartiers Nord, a été directement affecté et j'ai constaté que nos équipes n'étaient pas suffisamment outillées pour animer dans la durée des échanges sur la laïcité, la liberté d'expression, ce qui nécessitera à l'avenir un réel effort de formation. Nous avons, parmi les sujets à traiter dans un collectif, l'organisation de la possibilité pour les volontaires d'observer le Ramadan. La laïcité doit permettre de vivre sa religion sans pour autant l'imposer aux autres.

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