Intervention de Nathalie Hanet

Réunion du 18 février 2015 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Nathalie Hanet, directrice générale de l'établissement public d'insertion de la Défense, EPIDE :

Les premiers prescripteurs sont les volontaires eux-mêmes ! 30 à 40 % d'entre eux viennent dans nos centres parce qu'ils ont été orientés par leurs frères, soeurs, parents ou amis. C'est pour cela que nous souhaitons développer nos activités dans les quartiers que les autres services ne peuvent pas toucher, pour que nos volontaires soient en contact avec les jeunes de ces quartiers. Ils pourront alors leur expliquer ce qu'est l'EPIDE et l'intérêt du dispositif.

Nos autres prescripteurs sont naturellement les missions locales, pour 30 % environ, les centres d'information et de recrutement des forces armées (CIRFA) – témoignage de notre ADN militaire – pour environ 5 %, et les journées défense et citoyenneté, à l'occasion desquelles l'EPIDE est présenté à certains d'entre eux, pour le reste.

Les volontaires effectuent ensuite leurs pré-inscriptions par Internet et viennent chercher leurs dossiers dans les centres.

Je ne dispose malheureusement pas de chiffre national sur l'écart entre le nombre de candidats et le nombre d'admis mais, pour avoir visité la plupart des centres, on peut estimer que sur le total des jeunes qui déposent un dossier, environ la moitié est ensuite intégrée, quelques-uns changeant d'avis ou présentant des problèmes de santé incompatibles avec la vie qu'on leur propose dans les centres.

Nous avons naturellement tissé beaucoup de liens avec les entreprises et nos volontaires y effectuent plusieurs stages au cours de leur parcours. Ils effectuent ainsi un premier stage d'une semaine, pas forcément en lien avec leur projet professionnel, mais indispensable pour acquérir les « savoir-être » utiles dans un collectif de travail. Ils font ensuite des stages d'immersion et de validation de leur projet professionnel, qui leur permettent de vérifier in situ que c'est bien le métier qu'ils ont envie de faire. C'est important avant de s'engager dans un processus de formation de plusieurs mois ou de signer un contrat de travail !

Nous avons également des relations avec les entreprises pour embaucher les volontaires, mais aussi pour leur faire découvrir les métiers : elles viennent dans nos centres présenter les secteurs professionnels, les métiers. Cela permet aux volontaires de se faire des représentations plus concrètes pour construire leurs projets.

Nous n'avons pas de contact systématique avec les parents car ce sont des jeunes majeurs. Parfois ils n'existent plus parce qu'ils sont orphelins ou en rupture avec eux. Dans d'autres cas, ils sont présents et accompagnent le jeune dans sa démarche. Mais il n'y a pas de relation structurée qui corresponde à un processus dans le cursus des jeunes dans nos centres.

Sur l'expérimentation du SMA en métropole, je n'ai pas de commentaire particulier à faire. Considérant le nombre de jeunes concernés, je pense qu'il y a la place pour les deux dispositifs. Je ne vois donc pas d'objection à une nouvelle transposition du SMA en métropole. Nous avons beaucoup à faire pour couvrir les besoins.

Il n'est naturellement plus question de fermetures de centres, à moins d'opérer d'éventuels regroupements de centres ou d'en fermer pour en ouvrir concomitamment dans de nouvelles zones, pour offrir plus de places.

Une plus grande mobilité géographique des volontaires n'est pas forcément souhaitable car si leurs déplacements sont trop longs ou trop coûteux, ils décrochent plus facilement.

Pour ce qui concerne enfin nos encadrants, nous avons un tiers d'anciens militaires, des conseillers en orientation professionnelle, des éducateurs spécialisés, des travailleurs sociaux, des enseignants de l'Éducation nationale, des formateurs…

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