Intervention de Nathalie Hanet

Réunion du 18 février 2015 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Nathalie Hanet, directrice générale de l'établissement public d'insertion de la Défense, EPIDE :

Je souhaite tout d'abord présenter mes excuses si mes propos ont pu laisser entendre que j'assimilais l'adoption à une quelconque difficulté sociale. Ma langue a dû fourcher lorsque je répondais à une question sur le rôle des parents et je devais avoir présente à l'esprit ma récente rencontre avec un jeune orphelin qui présentait sa situation comme une difficulté. Je suis désolée de cette confusion.

Nous ne sommes pas une alternative à la peine ou à l'incarcération. Mais j'ai eu des contacts avec des jeunes, dont certains ont été en prison, qui ont évoqué avoir fait des bêtises. Nous avons également connaissance de ce passé car nous sommes autorisés à demander des extraits de casier judiciaire pour ceux d'entre eux qui souhaitent travailler dans le domaine de la sécurité, afin de vérifier qu'ils en ont bien la capacité. Mais, en ce qui nous concerne, cet élément ne joue ni en leur faveur ni en leur défaveur.

Une expérimentation d'accueil de mineurs s'est déroulée au sein de l'EPIDE en 2011 dans le cadre d'une alternative à la prison pour les 16-18 ans, les volontaires juniors, à la demande du ministère de la Justice. Mais l'expérience a tourné court notamment pour des raisons budgétaires, le ministère de la Justice ayant versé seulement l'année dernière le solde du million d'euros qu'il s'était engagé à verser dès 2011. L'accueil de mineurs impose par ailleurs un encadrement plus nombreux ainsi qu'un dialogue avec les parents. Cet accueil reste donc possible mais nécessiterait les crédits correspondants pour faire évoluer le taux d'encadrement et nous obligerait à travailler différemment en raison de leur manque de maturité, problème que nous rencontrons moins souvent avec un public plus âgé.

Nous travaillons beaucoup avec les associations et les collectivités afin de réaliser des actions citoyennes de protection de l'environnement, de solidarité (banque alimentaire, Restos du coeur, structures médico-sociales pour personnes handicapées…). Nous tenons en effet à ancrer dans les faits le discours que nous tenons sur les valeurs de la République et la solidarité. Nous amenons les jeunes à construire des projets avec des associations extérieures ou des professionnels qui viennent travailler avec eux, nous leur proposons des activités artistiques, créatives, culturelles. Certains de nos centres sont très bien intégrés à la vie culturelle locale, ainsi le centre de Val-de-Reuil dispose d'un atelier de bande dessinée auquel collaborent deux dessinateurs et va participer à un festival local de bande dessinée. L'inscription dans la cité est essentielle et souvent l'engagement associatif est le germe de ce que les jeunes poursuivront dans leur vie future.

Nous travaillons beaucoup sur le sentiment d'appartenance à la collectivité nationale que nous considérons comme primordial, aujourd'hui encore davantage, et notre ADN militaire joue un grand rôle en la matière avec les notions structurantes de fidélité, de service au pays qui impriment fortement la pédagogie de nos établissements.

Je ne peux rien dire d'une hypothétique fusion avec le SMA expérimental et c'est bien volontiers que nous travaillerons ensemble, le cas échéant. Je suis certaine que la Défense tiendra compte de la carte de nos implantations et, dans un souci de complémentarité, n'installera pas de centres immédiatement à proximité des nôtres, ce qui serait dommage sans être grave pour autant.

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