Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 4 mars 2015 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Je vais regarder ce reportage, puis me rapprocher du Président de l'Assemblée nationale afin d'envisager une réaction à son niveau ou au mien. En tout cas, je m'exprimerai volontiers au nom de la commission pour souligner l'intérêt des groupes d'amitié. Nous les invitons d'ailleurs systématiquement à participer aux petits déjeuners que nous organisons, et ils sont également les bienvenus dans nos réunions.

Je me suis rendu en Égypte le 16 février dernier au titre de la Fondation Anna Lindh, qui a financé mon déplacement. J'en ai profité pour rencontrer plusieurs personnalités politiques, notamment le ministre des affaires étrangères égyptien, M. Choukri, qui vient fréquemment à Paris et que certains d'entre vous connaissent bien, le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil Al-Arabi, et le recteur de la mosquée Al-Azhar. J'ai également été reçue par le président Al-Sissi en même temps que les parlementaires qui accompagnaient le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian. Ma visite a en effet coïncidé – c'est un hasard – avec la signature du contrat sur les Rafale. C'est aussi à ce moment-là que nous avons appris l'exécution des vingt et un otages égyptiens de confession copte par Daech, qui a soulevé un émoi considérable dans le pays.

Quelques mots, tout d'abord, sur la situation intérieure de l'Égypte.

Le président Al-Sissi jouit d'une véritable popularité, qui repose sur un rejet massif des Frères musulmans par les Égyptiens. Dans leur rapport d'information sur les révolutions arabes – publié en décembre 2013 après la destitution de Morsi, mais reprenant des éléments recueillis au cours d'une mission qui avait eu lieu avant celle-ci –, Jean Glavany et Jacques Myard avaient souligné que les Frères musulmans avaient non seulement profondément déçu, mais qu'ils avaient aussi inquiété les Égyptiens, alors que ceux-ci étaient disposés à leur laisser une chance. En effet, après leurs succès électoraux, les Frères musulmans ont tenté d'accaparer toutes les responsabilités politiques. Ils ont notamment imaginé une réforme constitutionnelle qui prohibait les insultes aux prophètes et qui conférait à Al-Azhar un rôle consultatif sur toute affaire liée à la charia. Cela a conduit leurs alliés politiques à se séparer d'eux progressivement. Rappelons-nous que, avant de destituer le président Morsi, M. Al-Sissi avait fait alliance avec lui et était son ministre de la défense.

En outre, à l'instar d'autres mouvements islamistes, les Frères musulmans ont mené une politique économique d'inspiration très libérale : s'ils obéissaient volontiers aux injonctions du Fonds monétaire international (FMI), ils étaient en revanche impitoyables à l'égard des syndicats. Or cette politique n'a pas eu de résultats sur la croissance. Compte tenu d'une situation économique et sociale déjà très dégradée, le mécontentement est monté. On leur a aussi reproché, à juste titre selon moi, d'avoir cherché à prendre le contrôle de « l'État profond », en remplaçant des hauts fonctionnaires par des fidèles. Quant à leur rapprochement avec le Hamas, d'une part, et avec la Turquie, d'autre part, il a achevé de rompre l'alliance qu'ils avaient conclue avec l'armée. Dans leur majorité, les Égyptiens ne feront plus confiance aux Frères musulmans. D'autre part, beaucoup d'entre eux sont fatigués des troubles politiques incessants. Ce sont probablement là les raisons de la très large victoire de M. Al-Sissi à l'élection présidentielle de mai 2014 : il a recueilli alors 23 millions de voix.

Souvenons-nous cependant que les problèmes sociaux ont fortement contribué à la chute de Moubarak. Or ils demeurent : la croissance est très faible, le déficit public est très élevé – il serait de 12 % du PIB – et le tourisme n'a que très peu repris. Le taux de chômage s'établit en moyenne à 13 % et la pauvreté reste très élevée, notamment en milieu rural et en Haute-Égypte, où elle touche 51 % de la population contre 25 % en moyenne dans le pays. Elle est d'autant plus choquante que l'Égypte a reçu une aide internationale considérable pendant de nombreuses années. Les réformes destinées à stimuler l'investissement se font attendre.

Néanmoins, on peut relever quelques signaux positifs, notamment la reprise des discussions avec le FMI et la baisse des subventions sur les carburants, qui peut contribuer à l'émergence d'une autre forme d'économie, à condition qu'elle n'aggrave pas encore plus la situation des catégories défavorisées. L'Égypte reste très dépendante de l'aide extérieure : depuis le changement politique, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït auraient décaissé 21 milliards de dollars en sa faveur, soit l'équivalent de 10 % du PIB du pays. Le gouvernement égyptien essaie de relancer les investissements, notamment étrangers. Il organise prochainement une conférence à Charm el-Cheikh afin de mobiliser des financements à la fois publics et privés pour de grands projets d'infrastructures tels que le doublement du canal de Suez – dont il est question depuis longtemps, mais dont le président Al-Sissi a fait un projet phare –, le creusement de tunnels ou la construction de logements. Nous devons encourager les investisseurs français à se rendre à Charm el-Cheikh. Le ministre des finances Michel Sapin a prévu d'y aller. Je rappelle que Thales et Alstom, qui ont construit le métro du Caire, viennent d'être retenus pour réaliser son extension pour un montant de 440 millions d'euros. À l'évidence, nos investisseurs et nos entreprises ont une carte importante à jouer dans un pays qui se rapproche considérablement de la France.

La situation des droits de l'homme laisse sérieusement à désirer. La répression s'étend à toute forme d'opposition, y compris aux jeunes révolutionnaires libéraux, alors que ceux-ci représentent aujourd'hui une force très marginale. Quant aux Frères musulmans, ils font l'objet d'une répression massive : 3 000 d'entre eux auraient été tués depuis juillet 2013, et 40 000 de leurs sympathisants seraient en prison, la justice ayant prononcé plus de 1 400 condamnations à mort à leur encontre.

Lorsque l'on évoque ces questions avec les représentants du pouvoir exécutif, ceux-ci nous répondent qu'ils ne peuvent pas faire pression sur la justice. M. Amr Moussa, ancien secrétaire général de la Ligue arabe, nous avait expliqué, lorsque nous l'avions reçu, que les condamnations à mort étaient prononcées par les juges en quelque sorte à titre de précaution, afin que les tribunaux chargés de confirmer les peines aient eux-mêmes la possibilité de prononcer de telles condamnations. Certes, les juges égyptiens ont sans doute une revanche à prendre sur les Frères musulmans, mais cela ne saurait en aucun cas excuser de telles pratiques.

Certains responsables reconnaissent que les brutalités policières existent et que l'Égypte a beaucoup de progrès à faire. Ils ne contestent pas que ces pratiques sont condamnables. On sent un certain embarras, mais la répression contre les Frères musulmans ne semble pas près de s'arrêter, au contraire.

Le président Al-Sissi est très sensible à l'image qu'il donne à l'extérieur ; nous devons continuer à dire ce que nous pensons de cette situation. Notons que le président a consenti à extrader les journalistes étrangers d'Al-Jazeera qui avaient été condamnés à des peines de prison. D'autre part, il insiste beaucoup sur la défense des droits des femmes, et son attitude à l'égard des Coptes est irréprochable.

Les prochaines élections législatives devaient se dérouler entre le 21 mars et le 7 mai, mais elles viennent d'être reportées, car la Cour constitutionnelle a annulé la loi électorale à la suite, semble-t-il, de recours des partis d'opposition. Ceux-ci avaient de toute façon menacé de boycotter les élections en raison des atteintes aux libertés publiques.

La menace terroriste augmente. Elle est chronique dans le nord-est du Sinaï, mais aussi dans les grandes villes du delta. Le Caire et Assouan sont assez régulièrement le théâtre d'attentats. On estime à 3 000 le nombre de djihadistes en Égypte, dont un millier seraient affiliés au principal groupe, Ansar Baït al-Maqdis. Celui-ci a prêté officiellement allégeance à Daech en novembre 2014, essentiellement dans l'objectif de susciter de nouveaux ralliements, les liens opérationnels entre les deux organisations n'étant pas vraiment établis. L'entraînement et l'expertise viendraient de Gaza, les armes de Libye. En revanche, selon les informations qui nous ont été communiquées, peu d'Égyptiens auraient rejoint Daech et Jabhat al-Nosra, et le Nord-Sinaï ne serait pas une destination pour les djihadistes européens.

Les Frères musulmans avaient négocié avec les groupes extrémistes en vue d'obtenir une trêve, sans y parvenir tout à fait. Depuis juillet 2013, ces groupes se sont engagés dans une véritable insurrection. Quelque 600 personnes, membres des forces de l'ordre pour l'essentiel, ont été tuées dans des attaques terroristes. Cela a conduit à un durcissement des mesures sécuritaires, déjà importantes, dans le Nord-Sinaï : état d'urgence, frappes aériennes, fermeture quasi complète du point de passage de Rafah, déplacement des populations pour créer une zone tampon avec Gaza et détruire les tunnels construits par le Hamas. Le risque est évidemment que le régime s'enferme dans une politique exclusivement répressive qui approfondisse le fossé entre la partie de la population qui est radicalement hostile aux Frères musulmans et celle, sans doute minoritaire mais encore nombreuse, qui les soutient. Cela pourrait encourager la radicalisation des militants islamistes et le renforcement de leur présence dans les zones qui échappent en partie au contrôle sécuritaire de l'État telles que le Sinaï ou la frontière libyenne.

La politique étrangère de l'Égypte nous a semblé largement déterminée par le souci de défendre la légitimité de la « Révolution du 30 juin ». L'Égypte a pris ses distances de manière très marquée avec la Turquie et avec le Qatar, qu'elle soupçonne de financer Daech. Selon les indications dont nous disposions, notamment de la part des ministères français, ces financements seraient le fait d'individus ou d'associations. En tout cas, les Égyptiens affirment que nous, Occidentaux, sous-estimons le danger.

Fait nouveau : l'Égypte et les États-Unis ont mutuellement pris leurs distances. Le Caire reproche à Washington une certaine complaisance à l'égard des Frères musulmans. En outre, les autorités actuelles veulent se démarquer à la fois des Frères musulmans et de Moubarak, qui étaient connus pour leurs excellentes relations avec Washington, non sans raison, compte tenu de la manne financière américaine. Les États-Unis ont, eux aussi, pris une certaine distance, car ils n'ont voulu ni cautionner ni condamner l'éviction des Frères musulmans et ont, comme nous, un avis très réservé sur la situation des droits de l'homme, sur la stratégie anti-terroriste du régime et sur sa capacité à réformer l'économie. Néanmoins, il ne s'agit pas d'une rupture : les États-Unis ont maintenu leur aide financière à l'armée égyptienne à son niveau habituel, à savoir 1,3 milliard de dollars par an, tout en refusant de livrer certains équipements, notamment des F16 supplémentaires. Rappelons que les Américains avaient refusé de qualifier le changement de régime de coup d'État, car le Congrès aurait alors demandé la suppression de toute aide financière à l'Égypte.

Le rapprochement avec la Russie doit probablement s'analyser de la même manière : l'Égypte se tourne vers un ancien allié clairement anti-islamiste. La visite de M. Poutine les 9 et 10 février, soit une semaine avant mon déplacement, a été un succès. Il a été reçu par M. Al-Sissi, et les deux pays ont notamment signé un accord de coopération sur le nucléaire civil. En outre, selon les officiels égyptiens, de nouvelles possibilités d'exporter des produits, notamment agroalimentaires, s'offrent à leur pays du fait de l'embargo russe et des sanctions européennes.

On constate un rapprochement très net de l'Égypte avec l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït, et à un refroidissement des relations très marqué avec la Turquie et le Qatar, alors que ces deux derniers pays étaient considérés comme des alliés très proches par le président Morsi. Quant à l'opinion publique égyptienne, elle est hostile aux récentes tentatives de rapprochement entre l'Égypte et le Qatar, soutenues par l'Arabie saoudite. La condamnation par le Qatar des bombardements ordonnés par le président Al-Sissi en représailles après l'assassinat des vingt et un travailleurs égyptiens en Libye n'a fait qu'aggraver le ressentiment à l'égard de ce pays. Pour sa part, la Turquie nie farouchement toute coopération stratégique avec les Frères musulmans. Toutefois, les relations bilatérales entre Le Caire et Ankara risquent de pâtir durablement des déclarations publiques très dures faites par Erdogan au lendemain de la destitution du président Morsi le 3 juillet 2013. D'autre part, les militaires égyptiens n'apprécient guère le sort réservé à l'armée turque par le régime de M. Erdogan.

Les relations avec l'Iran ne sont pas mauvaises. L'Égypte ne peut pas se démarquer de l'Arabie saoudite, mais elle tient à ne pas être en première ligne sur le dossier nucléaire iranien.

Ces éléments expliquent sans doute aussi la position particulière de l'Égypte au sein de la coalition contre Daech : elle est politiquement solidaire de celle-ci, mais n'y participe pas. Cela procède de sa volonté de concentrer ses forces dans le Sinaï et sur les théâtres proches de ses frontières, ainsi que d'une certaine réserve à l'égard d'une coalition qu'elle estime entièrement dirigée par Washington.

Trois sujets retiennent particulièrement l'attention des autorités égyptiennes. Tout d'abord, le Hamas et la bande de Gaza, dossier central eu égard à la lutte contre le terrorisme engagée dans le Sinaï. Là encore, le régime se démarque des Frères musulmans qui entretenaient de bonnes relations avec le Hamas. La justice égyptienne vient de classer le Hamas parmi les organisations terroristes. Naturellement, cela complique encore le rôle que l'Égypte pourrait jouer dans le dossier israélo-palestinien.

Deuxième sujet de préoccupation majeure pour les autorités égyptiennes : la crise syrienne. Leur faible degré d'implication dans le conflit leur permet de se présenter comme une possible force de médiation. Peu avant ma visite, les Égyptiens ont accueilli des représentants de la Coalition nationale syrienne au Caire ou, plus exactement, une partie de cette coalition, car ils ne souhaitaient pas recevoir des personnalités proches des Frères musulmans, en raison de leur allégeance supposée à des puissances extérieures. Cette initiative rejoint celle qui a été prise par Moscou et doit être suivie avec attention.

Troisième sujet : la Libye. L'Égypte avait déjà pris des initiatives avant l'assassinat de ses ressortissants, la sécurité de la frontière avec la Libye étant essentielle pour sa propre sécurité : il s'agit notamment d'empêcher le passage d'armes destinées aux terroristes du Sinaï. Plus d'un million d'Égyptiens vivent en Libye. Après l'exécution des vingt et un otages, le président Al-Sissi a décrété immédiatement une semaine de deuil national, confirmant ainsi sa volonté de traiter les Coptes comme des citoyens à part entière. Les autorités comme les médias les ont présentés comme des Égyptiens assassinés par Daech, sans nécessairement mentionner leur confession. Le président a ordonné une action aérienne contre des positions de Daech en Libye.

Les autorités égyptiennes ont indiqué qu'elles attendaient un appui de notre part en Libye. On a parfois dit que l'Égypte cherchait à nous entraîner dans une intervention militaire. La demande officielle n'est pas formulée de cette façon-là : les autorités égyptiennes insistent plutôt sur la nécessité d'aider les autorités légitimes, c'est-à-dire, de leur point de vue, le gouvernement et le parlement de Tobrouk, à renforcer leur armée. Selon le ministre des affaires étrangères égyptien, les négociations parrainées par le représentant spécial des Nations unies, Bernardino León, sont utiles, mais elles le seraient davantage encore si l'embargo sur les armes était levé. Les Égyptiens sont convaincus que les Frères musulmans manipulent le gouvernement et le parlement de Tripoli, et que seule une petite fraction des forces fidèles à l'ancien parlement libyen peut être associée à une solution politique. Ils soutiennent résolument le général Haftar, qui cherche à reprendre Benghazi. Celui-ci est très offensif, mais il ne semble guère enclin à se soumettre au pouvoir civil, y compris à celui de Tobrouk. Nous devons donc surveiller la situation de près.

On retrouve, dans le dossier libyen, le clivage que j'ai mentionné précédemment entre la Turquie et le Qatar, d'une part, et l'Égypte, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, d'autre part. Chaque camp s'accuse d'ingérence et de partialité, tout en soutenant l'action de M. Bernardino León. Celui-ci a réuni des représentants du parlement de Tobrouk, des modérés de Misrata et divers représentants de la société civile. Il conviendrait sans doute d'élargir ce cercle pour parvenir à un compromis réaliste. Ce processus a été interrompu à cause des frappes aériennes égyptiennes, mais surtout parce que les propositions de M. León quant à la composition du gouvernement d'union nationale qu'il préconise ne sont pas apparues suffisamment précises aux différentes parties. Aux dernières nouvelles, le gouvernement de Tobrouk accepterait de reprendre les discussions. Quant au général Haftar, il a été promu ministre de la défense au sein de ce gouvernement, après avoir pourtant tenu des propos presque insultants envers le premier ministre qui le dirige. Il convient de surveiller l'évolution des relations entre ces deux personnages. En tout cas, nous avons tout un travail diplomatique à accomplir pour que les États voisins soutiennent le processus de médiation des Nations unies, qui paraît le seul praticable alors que la menace sécuritaire s'amplifie.

Enfin, il y a un réel rapprochement entre la France et l'Égypte, qui vient d'être scellé par le contrat sur les Rafale. C'est une chance pour notre diplomatie. Nous devons établir une relation de confiance avec l'Égypte, mais pas de confiance aveugle. Nous pourrions non seulement accroître notre influence dans ce pays très peuplé, mais aussi utiliser notre relation avec Le Caire pour peser davantage dans les dossiers régionaux où l'Égypte joue un rôle important. Bien évidemment, il s'agit non pas de participer à une sorte de Sainte-Alliance anti-terroriste, mais d'inciter les États de la région à dépasser les clivages qui les opposent.

Je donne maintenant la parole à M. Duclos pour qu'il nous livre son analyse de la situation dans la région. Je rappelle qu'il a été ambassadeur à Damas de 2006 à 2009, puis conseiller diplomatique du ministre de l'intérieur pendant une partie de la législature précédente. Il est aujourd'hui chargé de mission pour le Moyen-Orient au centre d'analyse, de prévision et de stratégie du ministère des affaires étrangères.

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