Intervention de Jean-Jacques Guillet

Réunion du 4 mars 2015 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Guillet :

Je partage le scepticisme d'Axel Poniatowski quant à ce scénario.

Pouvons-nous envisager de faire partir Bachar Al-Assad sans les Iraniens ni les Russes ? À mon sens, non. Il faut donc que les différentes négociations que nous avons avec Téhéran et Moscou se dénouent à un moment ou à un autre. En d'autres termes, même la crise ukrainienne entre ligne de compte.

Pouvons-nous envisager un partenariat avec l'Iran sans rompre avec l'Arabie Saoudite ? Selon vous, c'est faisable. En tout cas, la situation au Yémen n'est pas aussi univoque qu'on pourrait le penser : les Saoudiens ne sont pas totalement hostiles aux Houthistes, car leur principal ennemi, ce sont les Frères musulmans. Leurs intérêts peuvent donc converger dans une certaine mesure avec ceux des Iraniens. Néanmoins, d'un point de vue géopolitique et stratégique, l'Arabie Saoudite et l'Iran sont des adversaires. Sont-ils pour autant des adversaires irréductibles ? J'aimerais avoir votre éclairage sur ce point.

Dans ce contexte, lorsque M. Netanyahou se rend devant le Congrès américain pour faire des déclarations hostiles à tout accord avec l'Iran, ne fait-il pas le jeu de l'Arabie Saoudite ? Quelles peuvent être les conséquences de ces déclarations sur la situation dans la région ? Quelle doit être, dès lors, notre stratégie ?

Enfin, si Bachar Al-Assad n'est pas Staline – je suis d'accord avec vous sur ce point, madame la présidente –, Al-Baghdadi ne possède pas non plus la puissance de l'Allemagne nazie. Il faut bien évaluer le rapport de forces sur le terrain.

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