Intervention de Michel Duclos

Réunion du 4 mars 2015 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Michel Duclos, ancien ambassadeur de France en Syrie, chargé de mission au centre d'analyse, de prévision et de stratégie du ministère des affaires étrangères et du développement international :

Monsieur Myard, je ne doute pas que M. Erdogan ait eu des intentions du type de celles que vous avez évoquées. De même, les Iraniens utilisent la situation pour consolider l'axe chiite. Soyons en effet lucides : tous les acteurs de la région jouent un double ou un triple jeu.

Certes, nous devons tenir compte du fait que les Turcs ou les Iraniens avancent leurs pions, mais nous devons avant tout défendre nos propres intérêts. À cet égard, après avoir passé trois ans au ministère de l'intérieur, je ne saurais trop insister sur l'importance de nos intérêts de sécurité intérieure. C'est d'ailleurs un débat que j'ai pu avoir avec mes collègues du Quai d'Orsay : la France n'est pas une abstraction, et la sécurité est une préoccupation majeure de nos concitoyens. Or, aussi longtemps qu'existera une situation de chaos en Syrie, nos intérêts de sécurité intérieure seront directement affectés. L'enjeu n'est pas d'éviter une déstabilisation, car il n'y a pas, actuellement, d'équilibre stable : nous sommes confrontés à une situation de guerre civile avec des prolongements dans la région, qui alimente la machine à fabriquer des djihadistes français. Néanmoins, vous avez, les uns et les autres, tout à fait raison sur un point : il ne faut pas que la situation devienne encore plus chaotique.

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