Intervention de Jacques Myard

Réunion du 18 mars 2015 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Merci pour vos commentaires, Madame la Présidente. Votre position n'est pas facile, vous appartenez à une majorité et à un gouvernement. J'ai eu un grand plaisir à travailler avec Mme Saugues et M. Reitzer. J'ai eu aussi la chance d'aller en Iran, et de me rendre plus récemment en Syrie, comme vous le savez.

Tout est complexe dans la région, et surtout il existe de profondes interactions entre tous ces conflits lancinants. Tout se mêle. Le conflit israélo-palestinien est dans l'impasse, et tout est prétexte à accuser l'autre partie. Je trouve les déclarations de M. Netanyahou catastrophiques.

Au sujet de la Syrie, j'ai ici la carte de visite de quelqu'un qui combattait Assad autrefois et qui négocie aujourd'hui avec lui à Moscou. La situation évolue. Je pense que l'ASL n'est pas quelque chose de sérieux. Les Américains ont armé des groupes qui sont passés à Al Nosra avec armes et bagages. Nous mêmes, nous nous sommes racontés une histoire, notamment sur les clivages sunniteschiites. Le chef des services de renseignements de Bashar, Ali Mambouk, est un sunnite. Il ne faut donc pas dire que tout le monde est alaouite ou chiite dans ce régime. On a parlé de la défection d'un général, mais l'armée syrienne en compte 2000 !

J'ai ici une étude de Denis Bauchard qui rappelle qui a créé Daech. Ce groupe est né en 2006. Les Etats-Unis ont déclenché le chaos dans cette région où il y avait déjà des conflits.

Il ne faut pas croire que nous sommes maîtres du jeu. Nous ne choisissons pas les gouvernements et c'est une faute stratégique de penser qu'on va changer le gouvernement à Damas, même si Assad n'est pas éternel – je ne suis pas son avocat.

Si la Turquie le voulait, elle pourrait mettre fin à Daech en lui coupant les vivres. Il y a une connivence.

Je souscris à ce qui a été dit par nos rapporteurs. Il faut aider à rechercher la paix dans cette région, il faut aussi préserver nos intérêts culturels. Tout ceci ne sera possible qu'en ayant une politique indépendante dans la région, sans être suiviste à l'égard des Américains.

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