Intervention de Général Patrick Destremau

Réunion du 11 mars 2015 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Patrick Destremau, adjoint au sous-chef d'état-major soutien de l'état-major des armées, délégué interarmées aux réserves :

Minot@ur est un excellent logiciel qui apporte une réponse adaptée et pragmatique au problème de recrutement, optimisant le recours aux réservistes de la gendarmerie. Sa force est de permettre, de manière très simple, à l'employeur – la gendarmerie – de connaître la disponibilité des réservistes, même si la procédure administrative reste manuelle. Si le principe apparaît excellent, des raisons techniques empêchent cependant d'étendre Minot@ur aux armées, notamment des raisons de sécurité informatique. Ce logiciel est installé sur Internet ; le système d'information des ressources humaines de la gendarmerie recueille et traite ensuite sur sont Intranet les données d'emploi fournies par Minot@ur. Or, à ce stade, les systèmes d'information ressources humaines des armées n'incorporent pas de données d'emploi. De notre côté, nous disposons aujourd'hui de deux systèmes d'information : le système interarmées de la réserve militaire (Sirem), qui permet de mieux identifier l'offre de réservistes et la demande des armées, directions et services – son déploiement est imminent – et Sirocco, logiciel en développement qui s'apparente à Minot@ur.

En effet, améliorer l'employabilité et la réactivité de la réserve, c'est faciliter au maximum la connaissance par les réservistes des missions à venir et par les forces armées des réservistes disponibles. Nous exploiterons mieux la disponibilité des réservistes si nous les employons dans des missions prévisibles et planifiées. À titre d'exemple, chaque année, nous contribuons au dispositif de prévention des feux de forêt dans le Sud de la France, Héphaïstos ; cette mission a lieu en été – moment où l'on essaie de donner des permissions à nos soldats –, ce qui rend la contribution de la réserve très utile. Dans ce contexte, un logiciel tel que Minot@ur ou, demain, Sirocco, apparaît particulièrement utile pour une meilleure rencontre de l'offre et de la demande.

Ceci ne réglera que partiellement notre problématique de la réactivité. Notre cadre législatif qui prévoit un délai de préavis de trente jours – on l'a vu avec Sentinelle – est incompatible de l'urgence opérationnelle. Il limite aussi la durée d'activité. Pour consacrer davantage de temps à l'engagement opérationnel, sans sacrifier le temps nécessaire à la formation et à la préparation individuelle et collective, il faut augmenter le nombre de jours d'activité par réserviste et par an et, si possible, le garantir au travers d'une disposition législative. En effet, la moyenne actuelle, d'une vingtaine de jours, est insuffisante pour optimiser la préparation opérationnelle et l'engagement de nos réservistes.

En revanche, quelles contraintes voyez-vous dans notre système de réserve ?

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