Intervention de Éric Alauzet

Séance en hémicycle du 24 mars 2015 à 15h00
Débat sur le rapport d'information sur l'évaluation du développement des services à la personne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Alauzet :

Madame la secrétaire d’État, le quotidien des salariés du secteur de l’aide à domicile, ce sont des horaires fragmentés, avec des répercussions sur la vie familiale, un temps partiel parfois subi, des durées de trajet importantes entre les différents lieux de travail, la confrontation aux plaintes et aux souffrances des personnes âgées ou handicapées. Ainsi, selon la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, ce secteur figure parmi les plus accidentogènes. Les rémunérations y sont faibles. En 2010, les salariés gagnaient en moyenne 725 euros brut par mois.

Le rapport d’information de Mmes Pinville et Poletti préconise d’engager une politique structurée de prévention de la pénibilité dans ce secteur ; je m’en félicite. Si cette politique est nécessaire, nous devons néanmoins agir pour arrêter l’érosion du pouvoir d’achat des intervenants à domicile. Un avenant a été signé, prévoyant une augmentation de la valeur du point de 1 % au 1erjanvier 2014, mais cette évolution n’a pas été confirmée. Ce blocage sur l’augmentation de la valeur du point a pour effet de réduire les rémunérations des personnes au regard de l’inflation et du niveau du SMIC.

Je suis tout à fait conscient que l’évolution salariale des intervenants à domicile a des répercussions sur le budget des structures d’aide à domicile, sur celui des conseils généraux et, au bout du compte, sur l’impôt payé par les ménages. Mais il me semble juste d’agir en faveur du pouvoir d’achat des salariés de ce secteur, qui s’investissent avec coeur et courage pour prendre soin des personnes qui nous sont chères.

Différentes actions sont possibles. Outre la revalorisation du point, je pense à la juste prise en charge des frais de déplacement, à hauteur des coûts réels. J’ai lu des témoignages de personnes qui étaient indemnisées à hauteur de 3 centimes seulement du kilomètre, soit 17 euros par mois ! Il est essentiel de prendre en compte les usages, en veillant à l’équité entre public et privé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion