Intervention de Joël Giraud

Séance en hémicycle du 26 mars 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Projet de fermeture du cap ébénisterie du lycée professionnel alpes et durance d'embrun dans les hautes-alpes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Giraud :

Monsieur le secrétaire d’État, ma question porte sur le projet de fermeture, à la rentrée prochaine, du certificat d’aptitude professionnelle ébénisterie, formation actuellement dispensée au sein du lycée professionnel d’Embrun dans les Hautes-Alpes.

Il y a plus de trente ans, ce même lycée a inventé les formations pluriactives. La nouvelle de cette fermeture est tombée comme un couperet. Pourtant, cette formation participe d’une offre complémentaire et diversifiée qui trouve toute sa place dans un département où la pluriactivité est indispensable au développement économique et à l’emploi local. Cette fermeture se fonde sur des critères purement mathématiques et totalement déconnectés de la réalité du territoire.

Cette réalité a été oubliée dans un département fortement touristique où l’acquisition d’un savoir-faire en artisanat d’art constitue un atout supplémentaire pour des jeunes gens désireux de rester vivre et travailler au pays. On leur demande désormais d’aller faire leur CAP à Marseille à 300 kilomètres, dans un lycée sans internat !

En réponse, le rectorat met en avant l’ouverture dans le même établissement d’un BTS « système constructif bois et habitat » mais les deux événements ne sont pas liés. S’ils s’avère opportun, en effet, d’offrir une nouvelle formation qualificative au rayonnement interacadémique, voire national, il n’est pas pour autant justifié d’en supprimer une autre qui permet de répondre à la volonté des acteurs du territoire de maintenir un savoir-faire traditionnel et toujours prisé, et de reprendre des entreprises artisanales et des équipements qui risquent, sans cela, de péricliter, suite à la cessation d’activité des artisans en âge de prendre leur retraite.

De nombreux acteurs privés et publics sont fédérés au sein de structures qui travaillent pour le développement des filières bois-énergie et bois-construction dans les Hautes-Alpes. Ces secteurs pèsent fortement dans le paysage économique tant par l’activité qu’ils génèrent que l’emploi qu’ils recouvrent. Pas moins de soixante-neuf entreprises se trouvent dans les Hautes-Alpes et vingt-neuf dans les Bouches-du-Rhône.

Le développement de l’ébénisterie de montagne correspond au maintien d’une activité ancestrale qui contribue à la construction de l’âme des Hautes Alpes et de ses artisans. Elle diversifie de surcroît l’offre touristique en proposant aux visiteurs un séjour qui a du sens, en lien avec le territoire.

Aussi je vous demande, monsieur le secrétaire d’État, de procéder à un nouvel examen avec un éclairage différent, celui du territoire, et de poser un moratoire sur ce projet de fermeture pour relancer la dynamique de la filière bois que le rectorat d’Aix-Marseille, au contraire de celui de Grenoble, n’a jamais considérée comme une priorité.

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