Intervention de préfet Alain Zabulon

Réunion du 17 mars 2015 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

préfet Alain Zabulon, coordonnateur national du renseignement :

La culture traditionnelle de la communauté du renseignement privilégie la coopération bilatérale. Il existe par exemple ainsi un axe fort DGSE-DGSI – les relations entre les deux n'ont jamais été aussi intenses –, un axe fort DGSE-DRM, les deux ayant vocation à faire du renseignement à l'extérieur du territoire national, un axe fort DNRED-DGSE, la DNRED, qui lutte contre les grands trafics internationaux, ayant des méthodes d'action de terrain proches de celles de la DGSE. Je pourrais ainsi multiplier les exemples.

Un mois après les attentats de janvier, une fois passée la période d'émotion et de pression très forte sur les services, j'ai organisé une réunion sur les enseignements à tirer de ces attentats. Le consensus s'est dégagé autour de l'idée qu'il fallait intensifier la coopération multilatérale qui se développe déjà rapidement. La DGSI accueille dans ses locaux, à Levallois, des officiers de liaison des autres services qui viendront échanger sur les individus qu'ils suivent avec les services partenaires. Sur un même individu, la DNRED pourra par exemple, s'adresse à Tracfin pour connaître les mouvements sur sa carte bleue, à la DPSD s'il s'agit d'un ancien militaire radicalisé… Tous ces éléments convergent vers la DGSI qui est le chef de file en matière de lutte antiterroriste sur le territoire national.

La cellule Hermès l'avait un peu préfigurée. C'est, dans les locaux de l'état-major des armées, un espace ouvert aux six services de renseignement qui viennent tous les jours échanger sur les filières syriennes. C'est un lieu de synthèse du renseignement, qui reçoit un soutien appuyé du ministre de la Défense, véritable préfiguration de la communauté du renseignement de demain fondée sur la coopération multilatérale. Le grand défi des services, je l'ai dit, est la capacité de détecter des signaux faibles. Un individu souscrivant un emprunt à la consommation, et qui en retire le montant en liquide le lendemain peut être une information stratégique si elle est bien exploitée.

S'agissant des individus radicalisés de retour des théâtres de combat,ils font presque systématiquement, quand ils sont détectés, l'objet d'une interpellation par la DGSI.

Lorsqu'il y a matière à saisir le parquet antiterroriste, la DGSI le fait immédiatement, tandis que les autres continuent de faire l'objet d'un suivi attentif de la part des services.

Je souligne que le fait que notre pays soit doté d'un parquet antiterroriste, qui travaille en bonne intelligence avec les services de renseignement, est un atout qui nous est envié par d'autres pays.

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