Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 31 mars 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Présentation

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes :

Monsieur le Président, madame la secrétaire d’État chargée de la famille, des personnes âgées et de l’autonomie, madame la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, madame la secrétaire d’État chargée des droits des femmes, madame la présidente de la commission des affaires sociales, mesdames et messieurs les rapporteurs de la commission, mesdames et messieurs les députés, chaque jour, la France peut compter sur ses professionnels de santé. Ils protègent des vies, ils protègent nos familles, ils s’engagent dans les pays durement frappés par des crises sanitaires, où ils sont porteurs d’espoir.

Chaque jour, la France peut compter sur ses chercheurs, qui permettent à notre pays d’être et de rester à la pointe du progrès médical. Du vaccin contre la rage au coeur artificiel, c’est dans notre pays que se dessine, s’imagine, s’invente la santé de demain.

Chaque jour, la France peut compter sur ses établissements de santé. Un système performant, en alerte permanente, prêt à réagir, à accueillir et à répondre aux besoins de chacun.

Oui, chaque jour, les Français vivent l’excellence d’un système de santé envié et mondialement reconnu. Un système qui a su pendant longtemps s’adapter, évoluer, progresser lorsqu’il s’est retrouvé confronté à de nouveaux défis. Depuis la grande loi de 1958 qui a créé nos centres hospitalo-universitaires, ces changements, ces progrès, nous les devons presque toujours à des choix politiques résolument assumés.

C’est avec la loi Évin de 1990 que la France s’est engagée en matière de prévention, dans la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme ; c’est avec la loi Aubry de 1999 que la France a permis l’accès de tous aux soins grâce à la création de la couverture maladie universelle ; et c’est avec la loi Kouchner de 2002 que la France est entrée dans la démocratie sanitaire, qui a permis de reconnaître des droits aux patients dans notre système de santé.

Oui, à chaque fois que la gauche a gouverné, elle a pris ses responsabilités, elle a réformé notre système de santé dans le sens de la justice, de l’égalité. Ce choix-là, la majorité précédente ne l’a pas fait. Avec elle, c’est le renoncement et la régression qui ont prévalu, alors même que notre système était déjà confronté à des défis majeurs.

Car ces défis ne sont pas nouveaux : nous les connaissons, et nous les connaissons bien. Notre population vieillit. La part des plus de 65 ans a fortement augmenté depuis une quinzaine d’années. Les maladies chroniques se sont développées, appelant à une réorganisation de la prise en charge. Les personnes diabétiques sont par exemple deux fois plus nombreuses aujourd’hui qu’elles ne l’étaient en 2002. Les inégalités de santé se sont à nouveau creusées depuis le début des années 2000. Il y avait en 2002, dans les familles ouvrières, quatre fois plus d’enfants obèses que dans les familles de cadres. Il y en a aujourd’hui dix fois plus. Entre 2002 et 2012, ce qui restait à la charge des patients n’a cessé d’augmenter, et un nouveau terme a fait son apparition dans le vocabulaire de la santé, celui de désert médical.

Pendant ces dix années, quelles ont été les réponses apportées à ces défis ? Quelles initiatives ont donc été prises pour renforcer la prévention, garantir une présence médicale dans tous nos territoires ? Ces dix années ont été dix années d’occasions manquées.

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