Intervention de Arnaud Robinet

Séance en hémicycle du 31 mars 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Robinet :

Sur le sujet de la gestion des risques comme sur d’autres, je constate d’ailleurs que vous négligez dans le domaine de la coordination la place de l’assurance maladie par rapport à celle des agences régionales de santé.

Bref, je ne retrouve pas l’ambition qui nous était promise par votre gouvernement et que nous attendions maintenant depuis le début du quinquennat. Je ne vois pas la prise en compte des réalités et des défis qui se posent.

Évidemment, je vois des mesures salutaires, notamment concernant la lutte contre le tabagisme, qui représente un fléau pour les générations nouvelles.

L’accélération de la dépendance nicotinique dès l’adolescence, le maintien d’une part élevée de fumeurs réguliers chez les 16-25 ans empêchent la réduction de consommation tant attendue.

Mais, sur ce sujet, vous vous limitez essentiellement à l’interdiction des arômes, qui est indispensable, ainsi qu’à la mise en place du paquet neutre alors que nous devrions appliquer tout d’abord la directive européenne sur le tabac, laquelle prévoit la couverture du paquet à 65 %.

Très franchement, la diminution du nombre de fumeurs appelle surtout des mesures financières, auxquelles le ministère du budget se refuse mais pour lesquelles j’attendais de votre part un peu plus d’engagement.

Ce manque d’engagement est surprenant surtout quand on connaît, comme moi, votre capacité à justifier la taxation croissante des entreprises du médicament qui, elles, sauvent souvent des vies.

Évidemment, je vois des mesures de bon sens – même si elles nécessitent un vrai travail d’exploration pour les débusquer – comme la mise en place des plans régionaux santé environnement, comme la lettre de liaison qui permettra de mieux suivre les semaines d’après l’hospitalisation ou comme le report à 72 ans de l’âge de départ en retraite pour les médecins hospitaliers.

Cette dernière mesure de sagesse ne manque pas de faire sourire quand on connaît l’acharnement de la gauche à rejeter par ailleurs l’idée qu’on puisse travailler plus longtemps en bonne santé.

Mais, là encore, où sont les grandes mesures de modernisation de notre système de santé, pour reprendre le dernier intitulé de votre projet de loi ?

Vous avez raison de parler de modernisation, mais cette modernisation est si absente du contenu du texte que vous l’avez placée dans son titre. Franchement, vous êtes habile ! ! Curieuse méthode mais finalement révélatrice de l’attitude de votre gouvernement sur bien des sujets.

Emmanuel Macron prétend ainsi développer la croissance et l’activité en se limitant surtout au transport par autocars et aux notaires, Najat Vallaud-Belkacem prétend quant à elle réformer le collège en supprimant les classes bilingues et vous prétendez changer le système de santé en prenant à la fois quelques mesurettes et quelques décisions d’affichage pour fabriquer un écran de fumée supplémentaire.

Vous l’aurez compris, madame la ministre, nous sommes en désaccord avec la politique que vous menez, avec les choix démagogiques, avec les dérobades et les reculades que vous masquez difficilement devant nous. Mais votre majorité n’est pas en reste !

Certains amendements adoptés durant l’examen en commission, avec ou sans votre avis favorable, démontrent les orientations très préoccupantes de la gauche dans le domaine de la santé.

Je veux surtout parler de la question du don d’organe.

Avec nombre de mes collègues parlementaires – je pense particulièrement ici à Jean Leonetti et Philippe Gosselin –je n’accepte pas que par définition, dans la loi, on puisse autoriser le don d’organe sans consulter les familles en plein deuil.

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