Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 1er avril 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Rassemblement de la gauche après les élections départementales

Manuel Valls, Premier ministre :

Le Gouvernement se veut à l’écoute des Françaises et des Français, et bien sûr, mais pas seulement, de la majorité parlementaire et de la majorité présidentielle. Notre conviction, ma conviction est qu’il faut continuer à redresser l’économie de notre pays, condition indispensable, nécessaire pour faire baisser chômage et améliorer la vie quotidienne de nos concitoyens.

Cette colère, et c’est le mot que j’ai utilisé dimanche, cette souffrance, ce sentiment d’abandon, nous les vivons, nous les entendons tous. Les solutions doivent être discutées. C’est aussi pour cette raison que nous voulons aller plus loin pour soutenir l’investissement privé et public sans dégrader nos comptes publics. Nous voyons bien en effet que nous avons besoin – cela peut être une différence avec d’autres pays – à un moment où la croissance revient, mais sans résultats concrets pour les Français, de faire davantage en faveur de la compétitivité de nos entreprises et de l’investissement public et privé.

Nous devons aussi, vous l’avez rappelé, répondre à la crise de confiance des Français envers leurs élus, qui s’est traduite par un vote massif en faveur de l’extrême droite dans un certain nombre de territoires et par une abstention qui, scrutin après scrutin, reste trop élevée.

La question essentielle, vous le rappeliez également, est de mobiliser autour des valeurs de la République. Nous poursuivrons donc des chantiers essentiels à mes yeux en matière de citoyenneté, d’égalité des territoires, qu’ils soient ruraux, péri-urbains ou urbains, d’école, mais aussi de laïcité républicaine.

Mais au-delà des mots, vous l’avez dit à juste titre, il faut des résultats concrets. Quand on parle de ruralité, de maisons de services publics, de centres de santé, de haut débit, cela doit se traduire concrètement pour les Français. Quand on parle de retour à l’emploi, avec la prime d’activité dont nous allons parler ensemble, au Parlement, on parle d’un vrai retour au travail.

Il existe un débat, très répandu et qui personnellement me gêne, sur l’assistanat. Beaucoup de nos compatriotes, souvent des ouvriers, des chômeurs, se plaignent que l’on ne fasse rien pour eux et tout pour « l’autre », parfois avec des ambiguïtés qu’il faut dénoncer au nom de nos valeurs.

Mais nous devons entendre le message : la valeur travail, vous le comprendrez parfaitement, monsieur Sansu, est profondément ancrée dans notre pays et il faut le prendre en compte. Eu égard au chômage de masse qui sévit depuis des années, nous voyons bien que c’est incontestablement cette réponse qu’il faut apporter.

Alors oui au rassemblement, mais un rassemblement sur le fond. Pas l’unité pour l’unité, même si elle est indispensable, mais le rassemblement. Mon gouvernement est ouvert à toute proposition, à toute discussion qui permettent d’avancer pour l’intérêt des Français.

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