Intervention de Philippe Goujon

Séance en hémicycle du 7 avril 2015 à 21h30
Modernisation du système de santé — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

Madame la ministre des affaires sociales, madame la présidente de la commission des affaires sociales, il y a des gens qui vivent dans ces secteurs où seront édifiées des salles de shoot, des secteurs qui, que vous le vouliez ou non, vont devenir, j’insiste, des zones de non-droit. C’est une réalité objective : la loi générale n’y sera appliquée ni aux consommateurs ni au personnel médical, alors qu’elle s’appliquera à l’extérieur. Cela pose quand même un véritable problème de légalité, d’autant que vous êtes indécises sur la définition du périmètre concerné – nous n’avons eu aucune réponse à ce sujet.

La police pourra-t-elle intervenir pour interpeller des trafiquants qui se feraient passer pour des usagers de la salle en n’ayant que de faibles doses sur eux ? Jusqu’à quelle distance de la salle les limites de la zone de non-droit s’opposeront-elles à l’action de la police et de la justice ? Aucune de ces questions n’a d’ailleurs été résolue par les expériences étrangères. La police, désemparée, est dans l’incompréhension totale, et la justice donne carrément des consignes de laisser-faire, ne poursuivant aucun délit dans une large zone alentour.

Quant à la tranquillité des riverains, parlons-en. Ils ont plus à craindre de l’implantation de ces salles que de la situation actuelle, puisque s’ajouteront non seulement les nuisances supplémentaires engendrées par un afflux de toxicomanes mais aussi l’implantation d’une mafia, qui se précipitera sur une clientèle captive, comme à Genève, où une mafia géorgienne s’est implantée, ou encore des scènes d’injection sauvage à proximité, comme à Zürich, car un toxicomane, sachez-le, se drogue à toute heure alors que les salles ne fonctionnent qu’aux heures de bureau, c’est-à-dire trente-cinq heures par semaine. Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs, si les riverains ont exprimé un refus massif dans le quartier de la gare du Nord où vous voulez, avec la mairie de Paris et celle du Xe arrondissement, créer la première salle, ce à quoi s’opposent les associations du quartier, soutenues par Déborah Pawlik, conseillère de Paris, de l’opposition.

Alors, vraiment les 6 millions d’euros que coûtera chaque salle, sur la période concernée,…

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