Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 7 avril 2015 à 21h30
Modernisation du système de santé — Après l'article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Ces amendements me stupéfient. Pour connaître la situation dans les maisons centrales et avoir visité les équipements, notamment à Condé-sur-Sarthe, je peux vous dire que beaucoup de nos compatriotes en zone rurale aimeraient bénéficier du même type d’équipements et de la même facilité d’accès à des soins !

En outre, à mon sens, cette proposition fait injure aux équipes soignantes en maison centrale, qui font déjà ce travail sans qu’on le leur demande, tant la consommation de stupéfiants est associée à des comportements délictueux et peut donc se trouver à l’origine de l’incarcération.

En ce qui concerne les maisons d’arrêt, il faut rappeler la position stupéfiante de Mme la garde des sceaux : elle gèle la construction de nouvelles prisons et, pour pallier aux conséquences, veut faire libérer prochainement par décret une quantité gigantesque de personnes qui ont été condamnées à moins de cinq ans – et il faut savoir ce que l’on doit tout de même avoir fait en France pour être condamné à une telle peine !

Je ne vois pas comment, dans l’état actuel des maisons d’arrêt et alors que la surpopulation est telle, on pourrait offrir à toute nouvelle personne incarcérée ce que vous proposez, mon cher collègue. C’est le genre de proposition qui, une fois de plus, susciterait l’incompréhension totale des membres de l’administration pénitentiaire, qui ont vraiment bien d’autres soucis à gérer dans les prisons françaises. Au passage, je sépare bien le cas des centrales de celui des maisons d’arrêt. Quoi qu’il en soit, votre amendement me semble montrer une complaisance absolue envers la population carcérale par rapport à la population rurale qui, elle, n’a pas commis de meurtre ou de délit.

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