Intervention de Grégory Joron

Réunion du 2 avril 2015 à 10h00
Commission d'enquête sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation, ainsi que de protection des personnes et des biens

Grégory Joron, délégué national d'Unité SGP Police FO :

On peut regretter de ne pas faire assez de maintien de l'ordre mais je ne partage pas tout à fait le point de vue d'Éric Mildenberger. Je m'appuie pour cela sur des chiffres, selon lesquels le maintien de l'ordre effectué par les CRS représente aujourd'hui 35 % de leurs missions, contre à peine 27 % en 2011.

Il est certain en revanche que le désengagement des gendarmes pèse sur nos effectifs et qu'une partie de nos forces effectuent des missions de sécurisation, de renfort ou des gardes statiques qui ne sont pas du maintien de l'ordre. Cela étant, au nom du principe de réversibilité missionnelle, nous pouvons toujours nous désengager de notre mission initiale pour être mis à la disposition de l'autorité d'emploi afin d'effectuer du maintien de l'ordre. La décision en revient à l'Unité de coordination des forces mobiles, et cela se produit tous les jours.

Quant aux interpellations, ce n'est à l'origine clairement pas la tâche des CRS, qui ont pour mission première la gestion démocratique des foules. Nous en avons néanmoins les moyens, notamment grâce au développement, depuis 1995, des SPI, sections de protection et d'intervention, créées à l'origine pour permettre la neutralisation des petits groupes de casseurs. On peut ensuite s'interroger sur les bénéfices politiques qu'espèrent engranger les pouvoirs politiques lorsqu'ils annoncent un grand nombre d'interpellations après une manifestation qui a mal tourné. Quoi qu'il en soit, ce sont des choix qui peuvent gravement déséquilibrer nos dispositifs sur le terrain.

Nous souhaitons donc que soit réellement appliquée la doctrine commune d'emploi des forces mobiles validée en 2009, qui préconise d'associer un représentant des forces mobiles à l'élaboration des dispositifs tactiques. Bien souvent, malheureusement, la préfecture se contente de briefer rapidement, une heure avant la manifestation, les forces qu'elle engage, alors qu'en les consultant en amont elle améliorerait l'efficacité de nos missions, notamment par une meilleure coordination des forces engagées.

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