Intervention de Olivier Marleix

Séance en hémicycle du 8 avril 2015 à 21h45
Modernisation du système de santé — Article 17

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Marleix :

Madame la ministre, il y a quarante ans à la tribunede notre assemblée, Simone Veil proposait un texte dont l’esprit est sans doute résumé par l’un des tout premiers mots qu’elle a prononcés pour le présenter, celui d’« humilité ». Humilité car il s’agissait de trouver un équilibre entre deux souffrances, deux mauvaises solutions, l’atteinte à la vie humaine et le scandale humanitaire des avortements clandestins.

Quarante après, à écouter votre majorité, il semble bien que tout sentiment d’humilité et d’équilibre ait disparu tout comme la dissuasion, que Mme Veil avait érigée en second objectif de sa loi.

En deux ans, c’est la troisième fois que vous revenez sur la loi Veil : en janvier 2014 pour faire disparaître la notion de détresse des conditions légales de recours à l’avortement, en novembre 2014 pour voter, en l’honneur des quarante ans de ce texte, une proposition de résolution proclamant un droit fondamental à l’avortement – curieux anniversaire qui trahissait l’équilibre de la loi puisque Simone Veil disait ici même que « si elle n’interdit pas, elle ne crée aucun droit à l’avortement », et aujourd’hui enfin, en supprimant ce délai de réflexion d’une semaine.

Alors que la France déplore plus de 200 000 avortements chaque année, chiffre qu’il faut comparer aux 800 000 naissances, la dernière des choses que l’on attend du Gouvernement et du législateur est qu’il abolisse la réflexion.

De grâce, arrêtons de banaliser, de porter subrepticement atteinte à l’équilibre difficile et douloureux de la loi Veil !

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