Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 9 avril 2015 à 21h30
Modernisation du système de santé — Après l'article 29

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de la commission, chers collègues, cet amendement est important car il est de ceux qui ouvrent la voie permettant de réduire la fracture médicale, dont chacun sait qu’elle se creuse au fil du temps, en dépit des dispositions qui ont été prises ces dernières années et ces derniers mois.

Cet amendement vise à rétablir l’internat régional en lieu et place de l’examen national classant qui existe depuis quelques années. Certes, des efforts ont été consentis concernant le numerus clausus pour augmenter le nombre de postes d’interne, et ce dans toutes les régions de France. Pourtant, dans une région qui vous est très chère, madame la ministre, le nombre de postes d’internes de médecine générale a certes augmenté de manière très substantielle, mais beaucoup ne sont pas pourvus.

Force est donc de constater que la désertification progresse dans de nombreux territoires. L’existence d’internats régionaux permettrait de mieux adapter le nombre de postes d’interne aux besoins réels et prospectifs – sur plusieurs années – du territoire, notamment par discipline spécialisée. Elle présenterait aussi un autre avantage majeur, selon moi : aujourd’hui, tous les étudiants qui suivent l’internat national effectuent leurs deux premiers cycles dans une même région avant de se déraciner dans une région lointaine qu’ils ne choisissent pas, mais qui est fonction de leur classement à l’examen national. Cette contrainte est si forte que certains préfèrent redoubler pour se donner davantage de chances de retourner dans la région de leur choix ou dans celle où ils ont effectué leurs premiers cycles d’études. L’amendement leur offrirait donc la possibilité d’achever leur cursus dans leur région d’origine ou de formation.

Il renforcerait en outre la réactivité du dispositif face aux besoins en médecins et en spécialistes, en particulier dans les territoires frappés par la désertification. Autre avantage : il ouvrirait la possibilité pour les étudiants de passer les concours dans trois ou quatre régions différentes, comme c’était le cas autrefois – de ce point de vue, toutes les formules sont envisageables. Enfin, il ne faut pas cantonner les cursus à une seule et même région : en fin de troisième cycle, les étudiants pourraient effectuer une année d’échange dans une autre région afin de bénéficier de toute la palette des formations que proposent les internats de l’ensemble des régions de France.

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