Intervention de Jean-Louis Touraine

Séance en hémicycle du 9 avril 2015 à 21h30
Modernisation du système de santé — Après l'article 32

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Le premier amendement est en partie satisfait puisqu’il est prévu de constituer un stock de médicaments à intérêt thérapeutique majeur, auxquels appartiennent ces vaccins, stock qui sera mis en place sous contrôle du ministère de la santé.

Par ailleurs, les grossistes répartiteurs sont déjà astreints, au titre de leurs obligations de service public, à posséder un stock de médicaments correspondant à une consommation habituelle de quinze jours. Une bonne part de votre demande est donc satisfaite.

Pour le reste, monsieur Roumegas, je vous renvoie à nos discussions en commission et au rapport de l’OPECST, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, suite à une table ronde que je présidais avec une sénatrice appartenant à votre groupe politique et dont les conclusions indiquaient que les adjuvants aluminiques nécessitaient des études complémentaires, les données existantes n’étant pas suffisamment solides pour tirer des conclusions.

Le Gouvernement et les pouvoirs publics ont d’ailleurs engagé des études et des moyens financiers substantiels pour aboutir, via l’INSERM et quelques autres fonds de recherche, à des conclusions plus complètes.

En l’état actuel des choses, il est clair qu’il n’existe pas d’alternative commode à ces adjuvants, sachant que sans le moindre adjuvant nous n’obtenons pas de vaccins efficaces. Quant aux autres adjuvants qui ont pu être utilisés, ils ont provoqué des réactions plus importantes encore, en particulier au niveau dermatologique.

Le vaccin, comme les autres médicaments, est régi par le rapport bénéfice-risque. Aujourd’hui, en l’état actuel de nos connaissances, les vaccins disponibles sont ceux qui présentent le meilleur rapport pour une grande majorité de la population.

Le fait que certaines personnes présentent une vulnérabilité particulière fait l’objet d’études qui méritent d’être approfondies et qui aboutiront peut-être à les faire bénéficier de vaccins contenant des adjuvants différents, sachant que ces derniers auront aussi des effets secondaires pour d’autres personnes vulnérables.

La question n’est donc pas simple. Nous ne pouvons pas produire des vaccins dépourvus d’adjuvant et nous avons peu de chance de trouver un adjuvant qui n’entraînera jamais aucune réaction adverse. En revanche, le bénéfice des vaccins, lui, est tout à fait évident.

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