Intervention de Noël Mamère

Réunion du 8 avril 2015 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère, rapporteur :

Pour répondre à la question de Didier Quentin, je pense que le glaçon a fondu !

Pour répondre à la question portant sur la montée des océans, la véritable menace pour l'Arctique n'est pas tant cela que l'acidification des océans, laquelle met en péril la biodiversité, en s'attaquant notamment aux espèces marines à exosquelette comme le corail. Cela dit, quand vous avez l'équivalent d'une région de France qui se détache de l'Antarctique, effectivement, cela peut avoir un impact majeur sur le niveau des eaux. Mais la montée des eaux n'est pas liée uniquement au réchauffement des pôles, elle est également liée à d'autres facteurs, comme les divers courants marins, ce qui la rend inéluctable.

Sur le statut de patrimoine commun, la proposition de Pierre Lellouche me semble la plus réaliste. En effet, il nous faut réviser de la convention de Montego Bay de 1982, à laquelle il faudrait ajouter l'extension et l'utilisation plus intense de la convention OSPAR, ce sont d'ailleurs des propositions que nous formulons. Voilà la solution. Mais je ne suis pas convaincu que les conditions soient réunies pour y arriver.

Je crois que M. Bacquet a confondu les terres australes et l'Arctique, qui faisait l'objet des cris d'alarmes de Jean Malaurie. Mais on peut être également inquiet pour l'Antarctique. Le système du Traité sur l'Antarctique pourra être révisé en 2048 ; or ce continent possède des terres extrêmement riches en minerais, on peut donc s'inquiéter de son avenir.

Sur l'Arctique, je suis d'accord avec Jacques Myard : il sera difficile de faire accepter aux pays riverains une réglementation commune protectrice ; je ne suis pas convaincu que nous y parviendrons.

La Russie de Poutine, comme le Canada de Harper, font beaucoup d'esbroufe sur ce sujet. Mais vous le savez, comme le disait Clausewitz, la politique extérieure est guidée par des motifs de politique intérieure et la Russie n'a aucun intérêt à provoquer un conflit dans cette zone. Ce sont plutôt des effets de manche. L'Arctique ne figure pas non plus parmi les priorités des États-Unis et je ne pense pas que cela change.

L'un des vrais enjeux c'est le Groenland, car s'y trouvent d'énormes ressources. Il faut réussir à l'intégrer, via le Danemark, dans une convention internationale protectrice. La population locales, qui est constituée d'Inuits, est divisée entre ceux qui voient un eldorado dans la recherche des hydrocarbures et ceux qui souhaitent conserver leur mode de vie.

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