Intervention de Gwenegan Bui

Réunion du 16 avril 2015 à 8h30
Commission d'enquête sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation, ainsi que de protection des personnes et des biens

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGwenegan Bui :

J'aimerais rappeler que la commission d'enquête n'a pas pour objet la manifestation du 24 mars 2013 et les difficultés ayant affecté les relations entre la préfecture de police de Paris et votre mouvement. Ce dont il s'agit, c'est de tirer les leçons de l'ensemble des difficultés rencontrées dans les relations entre les forces de l'ordre et différentes formes de manifestation – de masse, zadistes ou plus violentes, comme les manifestations agricoles.

Vous vous êtes focalisés sur ces deux dernières années. Pour ma part, j'ai un parcours militant qui n'est pas le vôtre, j'ai connu des difficultés avec les forces de police, mais pas les mêmes que les vôtres, à une autre époque, où nous étions dans l'opposition. J'ai connu les stratégies d'encagement, rue du Dragon ; les coups de matraque et les gaz, employés non contre des mères de famille mais contre le professeur Jacquard, qui n'était pas très vaillant et que nous avions dû évacuer. Nous avons aussi été mis en difficulté lors des mouvements de novembre et décembre 1995, quand les étudiants qui manifestaient en masse, amenés par la préfecture de police aux Invalides, se sont trouvés, comme dans votre récit, dans un cul-de-sac ; l'affaire s'est soldée par de nombreuses interpellations, méthodes d'éloignement à l'appui, et par quelques heures passées au poste ainsi que dans les cars que vous avez décrits et qui n'ont rien de nouveau.

Prenons donc garde de ne pas laisser entendre que des mesures d'exception ont été employées contre vous. Certaines méthodes doivent évoluer, qui concernent vos manifestations comme les autres – étudiantes ou sociales.

Toujours à la lumière de mon expérience, je considère qu'un service d'ordre suppose une formation, des habitudes de travail communes et une relation de confiance avec les forces de police. Quels outils de formation avez-vous créés pour le vôtre ? Je ne vois pas bien comment l'on peut faire se côtoyer un service d'ordre militant et des gens payés pour cela, ni quels peuvent être les rapports des uns et des autres avec les forces de police.

Puisque certaines manifestations ont dégénéré à cause d'éléments extérieurs venus en découdre, comme dans toute manifestation de masse, quel traitement spécifique votre service d'ordre a-t-il réservé à ces groupuscules, et quelles étaient ses relations avec les forces de police ?

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