Intervention de Chantal Berthelot

Séance en hémicycle du 19 mai 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Besoins énergétiques de la guyane

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Berthelot :

Lors de l’examen en première lecture du projet de loi relatif à la transition énergétique, nous avons adopté un amendement visant à adapter le contenu de la programmation pluriannuelle de l’énergie – PPE – aux contextes particuliers des zones non interconnectées. Pour la Guyane, cela signifie que la PPE devra inclure un programme spécifique destiné à prendre en compte la situation grave des communes de l’intérieur. Défendant ardemment cet amendement, je tiens à saluer une nouvelle fois le soutien de Mme Ségolène Royal.

Nonobstant la mise en oeuvre effective de la PPE, qui devra être entérinée dans les tout prochains mois, l’urgence de la situation énergétique de la Guyane fait peser une menace sur la valeur même du service public de l’énergie, lequel est d’ailleurs, dans certaines zones de notre territoire, un concept déjà bien abstrait. La Guyane connaît chaque année une augmentation de sa population de l’ordre de 3 % à 4 %, et donc une augmentation de sa consommation électrique. Avec les besoins énergétiques croissants commandés par de nouveaux projets d’infrastructures et industriels, les outils de production actuels sont insuffisants. D’ici à 2020, c’est-à-dire demain, il faudra près de quatre-vingts mégawatts supplémentaires. À titre d’exemple, sur la commune de Saint-Laurent-du-Maroni, le futur centre hospitalier entraînera automatiquement une augmentation de la consommation de 5 % à 6 %. Le projet minier de Montagne d’Or nécessitera, quant à lui, près de vingt mégawatts par an.

En plus du déficit de production énergétique, l’accès même à l’énergie est largement défaillant, sinon inexistant, pour beaucoup de nos concitoyens. Les dernières programmations pluriannuelles des investissements, par manque d’anticipation et de vision politique, et peut-être pire encore par manque de volonté, n’ont pas pris en compte les évolutions démographiques, structurelles et économiques du territoire, et ont donc été incapables d’apporter une réponse adaptée aux enjeux de la Guyane.

Pour répondre à un tel constat, nous devons faire preuve de détermination et préparer dès aujourd’hui un avenir certain. Il nous faut encourager, faciliter et structurer les projets d’énergies renouvelables, tels que la biomasse, l’hydraulique ou le solaire, bien trop souvent soumis à des lourdeurs administratives qui inhibent leur concrétisation.

Monsieur le secrétaire d’État, l’appel d’offre sur les énergies solaires avec stockage émis par la Commission de régulation de l’énergie devra porter une attention particulière à la situation alarmante de la Guyane au regard de son déficit de production énergétique. Savez-vous qu’aucun investissement n’a été réalisé sur les outils de production énergétique en Guyane depuis 1994, et ce alors que notre population, et donc notre consommation électrique, a doublé durant cette même période ?

Je souhaite savoir quels engagements le Gouvernement compte prendre dans le cadre du pacte d’avenir pour la Guyane afin d’asseoir son développement sur une production énergétique et sur un accès à l’énergie adaptés à ses réalités et à son destin.

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