Intervention de Philippe Bies

Séance en hémicycle du 19 mai 2015 à 21h30
Transition énergétique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Bies :

Je rappellerai aussi les mesures sans précédent mises en place dans nos lois de finances pour inciter à la rénovation énergétique des logements : le crédit d’impôt transition énergétique, l’éco-prêt à taux zéro ou encore le taux de TVA de 5,5 % pour les travaux d’amélioration de la qualité énergétique.

Beaucoup a donc été fait, mais beaucoup reste à faire. À cet égard, et comme cela a été rappelé à maintes reprises, ce texte constitue une réforme essentielle du quinquennat qui doit nous permettre de concrétiser une vision positive de l’écologie et marquer un tournant pour notre pays. Les choix que nous faisons aujourd’hui, mes chers collègues, vont marquer la politique énergétique pour les trente à quarante années à venir. Il doit aussi être le moteur d’une autre croissance à travers la conversion progressive de nos modes de construction, de production, de consommation et de transport.

C’est une conception de l’écologie qui ne fait pas appel à des taxes comportementales – source de blocages, comme nous avons pu le constater –, mais plutôt à des incitations qui invitent les entreprises à investir dans de nouvelles formes d’énergies, les collectivités à s’engager résolument dans la transition écologique de leurs territoires et les particuliers à réaliser des travaux et à changer de comportement.

Cette réforme doit aussi être appréhendée comme un progrès social avec le passage à de nouvelles énergies et la lutte contre la précarité énergétique pour réduire les inégalités et pour améliorer les conditions de vie des Français, qu’ils soient locataires aux revenus modestes – j’y reviendrai – ou propriétaires.

Cette loi doit être la traduction de notre volonté d’engager une dynamique qui permettra aussi de soutenir l’économie locale et de créer de nouveaux emplois dans le domaine du bâtiment et des filières d’éco-matériaux de construction. Cette dynamique est évidemment indissociable du choix des énergies qui doivent être privilégiées. Il s’agit d’opter résolument pour des énergies renouvelables : je pense notamment à la géothermie, à l’énergie solaire, au bois, mais aussi à ce que l’on appelle « la chaleur fatale » issue des industries présentes sur notre territoire.

Mais, nous le constatons tous les jours, nous devons continuer à convaincre le plus grand nombre que le nouveau modèle énergétique que nous proposons pour la France est le bon. Dans ce domaine comme dans d’autres, en effet, la coalition des immobiles, ceux qui veulent que rien ne change, est à l’oeuvre : contre le développement des éoliennes – nous venons de l’entendre –, contre la géothermie, contre la baisse de la part du nucléaire dans la production de notre électricité. Le mix énergétique, mes chers collègues, c’est un peu comme la mixité sociale : tout le monde est d’accord pour le réaliser, mais pas à côté de chez soi !

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