Intervention de Serge Janquin

Séance en hémicycle du 21 mai 2015 à 21h30
Transition énergétique — Article 38 ba

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Janquin :

Je voudrais dans ce cas vous faire part de mon expérience. J’ai eu l’occasion récemment de visiter les champs d’éoliennes du nord et du sud de la Catalogne, où les règles sont à peu près les mêmes. Je peux vous dire qu’il est impossible de rester durablement à cinq cents mètres de ces éoliennes – Il est vrai que la tramontane, dont on dit qu’elle rend un peu fou, soufflait fort le jour de ma visite.

Vous avez cet après-midi, monsieur Baupin, à propos de l’article 14, souligné l’intérêt de se préoccuper de la santé de nos citoyens vivant à proximité de corridors autoroutiers ou de voies de TGV. Le même souci de la santé de nos concitoyens devrait prévaloir dans ce cas aussi car réellement ce n’est pas supportable. La distance n’est certes pas le seul facteur, mais il est tout à fait déterminant, et c’est pourquoi je souhaite qu’on revienne à quelque chose de plus raisonnable. Un seuil d’éloignement de mille mètres permettrait largement aux 20 000 projets d’implantation d’éoliennes que vous évoquiez de voir le jour.

Je voudrais vous faire part d’un autre cas tout aussi concret. Mon département, voisin de celui de mon collègue de l’Aisne ici présent, connaît une véritable floraison de projets d’installation, dont l’un est tout à fait singulier. Présenté par deux communes rurales, il a été approuvé par le préfet. Les deux maires ont eu l’astuce de repousser à la lisière de leurs communes leur projet d’implantation, de sorte que leurs administrés n’en souffrent pas, au détriment de ceux de la commune voisine, particulièrement exposés, mais l’installation étant prévue à 515 mètres de cette commune, le préfet n’a pas eu à tenir compte de son avis.

Les articles de presse sont aujourd’hui légion et les fourches sont sorties contre l’État, accusé de laisser faire, et les avocats établissent déjà des demandes d’indemnisation de la perte de valeur des logements en cause.

Je sais que c’est un argument auquel vous êtes susceptible d’être sensible, madame la ministre : plutôt que de nous laisser entraîner dans une situation de guerre civile, faute d’avoir suffisamment réfléchi à l’incidence de nos décisions, il vaudrait mieux avoir la sagesse d’agir avec précaution pour éviter les drames qui s’annoncent.

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