Intervention de Denis Baupin

Séance en hémicycle du 21 mai 2015 à 21h30
Transition énergétique — Article 55

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin, rapporteur de la commission spéciale :

Il convient à nouveau de s’en référer à l’Autorité de sûreté nucléaire, dont personne ne conteste les capacités d’évaluation : celle-ci estime que les défauts constatés sur la cuve de l’EPR sont sérieux et méritent une évaluation soigneuse avant qu’une décision ne soit prise. Ce problème n’est d’ailleurs qu’un parmi ceux qu’il reste à résoudre : avant même que les défauts sur la cuve ne soient connus, l’Autorité estimait déjà que le calendrier d’ouverture était extrêmement tendu !

Enfin, vous avez évoqué Fessenheim, monsieur Aubert, sujet évidemment lié à la question du plafond. Vous disiez que si Michel Sordi avait été présent, il aurait rappelé que la centrale de Fessenheim est une des plus sûres ; vous avez sans doute raison, car il a déjà eu l’occasion de le dire à de nombreuses reprises. Michel Sordi a également souvent prétendu que la centrale de Fessenheim était aux normes post-Fukushima, ce qui n’est pas le cas. Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire, que j’ai moi-même interrogé lors de son audition par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques dans le cadre de l’établissement de son rapport annuel, a confirmé qu’il était nécessaire d’investir des centaines de millions d’euros supplémentaires pour mettre la centrale aux normes post-Fukushima.

Dans ces conditions, faut-il investir de telles sommes dans une centrale qui est la plus ancienne et qui posera indéniablement des problèmes considérables si l’on décide de prolonger sa durée de vie au-delà de quarante ans, ce qui nécessite, pour l’ASN, une mise aux normes équivalant à celle de l’EPR ?

Je conclurai avec les États-Unis, souvent présentés comme un exemple en matière de sûreté. Sur ce plan-là pourtant, nous pouvons nous prévaloir de l’excellence française, car notre autorité de sûreté est beaucoup plus exigeante que l’autorité américaine ! Il serait faux d’affirmer – et Michel Sordi n’a pas tenu de tels propos – que des centrales équivalentes à Fessenheim fonctionnent depuis cinquante ans. Certaines ont été autorisées à prolonger leur activité, mais il n’y a aucun exemple dans le monde aujourd’hui de réacteurs ayant fonctionné au moins quarante-cinq ans.

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