Intervention de Christian Hutin

Séance en hémicycle du 26 mai 2015 à 21h30
Dialogue social et emploi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Hutin :

…et qui nous montre la réalité, qui n’est pas le Café du commerce mais la grandeur du cinéma français.

Monsieur le ministre, il y a quelques années, et déjà au cours du mandat précédent, que je dépose, de manière quelque peu cavalière, un certain nombre d’amendements visant à intégrer un certain nombre de salariés au sein du conseil d’administration des entreprises. Je les ai déposés subrepticement, dans différents projets de loi, afin d’abaisser le seuil de 5 000 à 1 000 salariés. Jean-Marc Germain en parlera tout à l’heure. La question des seuils, dont nous avons débattu en commission et sur laquelle nous allons discuter ici, est importante. Les trois députés du MRC ont déposé une proposition de loi visant à renforcer la présence de salariés dans les conseils d’administration. Elle sera examinée au mois de juin.

Je suis allé jusqu’à proposer, et je peux comprendre que cela soit jugé excessif – cela va plus loin que ce que veulent les frondeurs – que quatre salariés participent au conseil d’administration. Ce serait une avancée extraordinaire.

Je terminerai mon propos en évoquant le burn out. Il y a encore cinq ans, j’ai participé avec un certain nombre d’entre vous à une mission d’information, dont la présidente était Marisol Touraine et le rapporteur Jean-Frédéric Poisson, sur les risques psychosociaux. C’était, à l’époque, un sujet tout à fait nouveau, qui faisait suite aux drames qui étaient survenus chez France Telecom. Nous ne parlions pas encore de burn out, mais nous nous en étions approchés. C’est dire l’évolution qui a eu lieu, depuis quelques années, dans l’esprit des législateurs et des représentants politiques, tout au moins ceux qui sont progressistes, à propos du burn out, et d’autres avancées vont être apportées par ce texte. Elles ne seront pas définitives, nous en avons tous conscience, mais il est important de savoir que le phénomène existe, et dans de nombreux pays. Il est vrai qu’en France, du fait de notre tempérament, nous y pensions peut-être moins qu’ailleurs. Je tiens à remercier le Gouvernement d’y avoir prêté attention dans le cadre des risques psychosociaux.

J’ai appris aujourd’hui, comme beaucoup d’entre vous, que deux étudiants en médecine français se sont suicidés en Roumanie. C’est un geste terrible, que l’on peut lier à la question des études de médecine en France et au numerus clausus. Ces étudiants ont été victimes d’une forme de burn out. Je suis très touché et je considère qu’il est de notre devoir de nous pencher sur ce problème.

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