Intervention de Jean-Marc Todeschini

Séance en hémicycle du 2 juin 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Entretien des cimetières français à l'étranger

Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’état chargé des anciens combattants et de la mémoire :

Monsieur le député, l’entretien des sépultures des soldats morts pour la France est une préoccupation permanente du secrétariat d’État dont j’ai la charge. Depuis plusieurs années, la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives – DMPA – a entrepris un programme de rénovation des cimetières militaires français à l’étranger. Pour ce faire, elle s’appuie sur les postes diplomatiques – ambassades et consulats – dans quarante-trois pays. En 2014, la DMPA a consacré 2,6 millions d’euros à l’entretien courant des cimetières où reposent 190 000 Français. Depuis 2012, plus de 7 millions d’euros ont permis l’entretien, la rénovation et la valorisation de l’ensemble des sites.

La mobilisation de l’État garantit la dignité de ceux qui sont tombés pour la France. Elle permet aussi de perpétuer leur souvenir, afin que personne ne soit oublié, et répond au souci de transmettre toutes les mémoires, dans leur pluralité, aux jeunes générations. C’est ce que j’ai pu mesurer lors de mes déplacements en Macédoine, à Skopje et Bitola, dont les cimetières français ont fait l’objet d’une rénovation complète pour un coût de près de 410 000 euros, en Grèce, à Thessalonique, où le site de Zeitenlick a été entièrement restauré pour un coût total de 700 000 euros et où un espace muséal a été créé.

Vous m’interrogez plus particulièrement sur les cimetières français d’Algérie. Encore une fois, je veux redire la mobilisation totale des services de l’État, que j’ai pu constater lors de ma visite en avril dernier, en étroite collaboration avec l’État algérien. À Mers el-Kébir, par exemple, le cimetière a été entièrement rénové et l’ossuaire reconstruit. Sur les tombes, les croix ont été remplacées par des stèles en forme de pupitres. Mais là aussi, il faut raison garder : ce modèle de stèle n’est pas une innovation sur les tombes militaires françaises. Il est en vigueur notamment dans les cimetières nationaux de Luynes, dans les Bouches-du-Rhône, de Boulouris, dans le Var, ainsi que dans les cimetières militaires français de Beyrouth, au Liban, et dans le carré français du cimetière militaire international de Pusan, en Corée. Sur chaque stèle est fixée une plaque nominative. Y est également gravé un symbole religieux représentant l’appartenance confessionnelle du disparu lorsque celle-ci est connue. Je pourrais aussi vous rappeler que sur le site de Petit Lac, à Oran, des croix coexistent avec les symboles israélites et musulmans.

Vous le voyez bien, monsieur le député, tous les héritages sont respectés, notamment en Algérie, pour que ces mémoires demeurent vivantes et apaisées.

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