Intervention de Patrice Verchère

Séance en hémicycle du 2 juin 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Maintien des agences de la poste en milieu rural

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Verchère :

Madame la secrétaire d’État, le 2 janvier dernier, avec une cinquantaine de députés, nous lancions un avertissement aux élites de notre pays afin qu’elles se préoccupent enfin des territoires ruraux. En effet, ces espaces sont aujourd’hui les parents pauvres de la politique d’aménagement du territoire, qui porte son effort quasi exclusivement sur les banlieues. Certes, elles ont des difficultés, mais on y engloutit depuis des décennies, à coup de plans successifs, des sommes astronomiques pour des résultats restant souvent très aléatoires.

Un mois et demi plus tard, cette tribune fut suivie de « l’appel des bouseux » adressé au Président de la République et détaillant une série de mesures pour la France rurale. Le comité interministériel consacré aux ruralités du 13 mars dernier reprend certaines de ces propositions et je m’en réjouis. Ce comité s’est fixé comme priorité de « Garantir à tous l’égalité d’accès aux services ». Cependant, cette priorité reste encore au stade de voeu pieu puisqu’il ne se passe pas un jour sans qu’une commune rurale ne voit la fermeture d’un service public.

Alors que la seconde moitié du mandat présidentiel est déjà bien entamée, il est temps de mettre vos promesses en adéquation avec vos actes. Demain, c’est le bureau de Poste de Grandris, charmante commune rurale du Rhône, qui est promis à disparaître.

Fermer un bureau de La Poste, c’est, selon la loi du 2 juillet 1990 relative à l’organisation du service public de la poste et des télécommunications, mettre fin à quatre missions de service public. Les restructurations du groupe La Poste, euphémisme destiné à éviter l’emploi du mot fermeture, sont une véritable menace pour le maintien de la cohésion sociale dans ces territoires.

Si la baisse d’activité d’une agence peut, éventuellement, justifier sa fermeture ou sa réorganisation, force est de constater que certaines pratiques, comme la réduction des horaires d’ouverture ou du nombre d’opérations proposées, tendent justement à l’organiser pour mieux la justifier. Madame la ministre, le maintien des services publics reste-t-il une priorité réelle du Gouvernement, comme le Président de la République l’a promis ? Si c’est le cas, prouvez-le ! L’heure est désormais aux actes : l’avenir du bureau de poste de Grandris, comme celui de bien d’autres en France, en dépend.

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