Intervention de François Rochebloine

Séance en hémicycle du 2 juin 2015 à 21h30
Questions sur la politique de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine :

Madame la ministre, la présentation de votre réforme du collège a suscité de profondes inquiétudes parmi les enseignants et relancé le débat sur l’efficacité et les difficultés de notre système scolaire. L’éducation nationale a besoin de moyens importants compte tenu de la redéfinition constante de ses missions et des besoins grandissants liés à l’évolution de notre société. Un constat alarmant et largement partagé est dressé depuis plusieurs années au sujet du taux de réussite scolaire. Notre système éducatif, en stagnant, serait ainsi devenu l’un des plus inégalitaires d’Europe. Ce qui est en cause aujourd’hui, c’est la méthode que vous employez pour réformer, qui s’apparente à un nouveau passage en force après la réforme des rythmes scolaires, mais aussi le sentiment que l’acquisition des fondamentaux n’est plus au coeur des programmes. Trop d’élèves entrent au collège sans les maîtriser. Ne serait-il pas plus urgent d’agir à ce niveau avant de mener la réforme contestée du collège ?

Pour tous ces élèves qui ont raté leur apprentissage dès l’école élémentaire, quelles perspectives demeurent ? Trop de situations objectives dans nos villes et dans nos quartiers qui se ghettoïsent entretiennent cet état de fait et renforcent les décrochages scolaires. Nous savons par exemple que la jeunesse a beaucoup régressé en lecture, et chacun peut se rendre compte de la pauvreté de la langue couramment parlée. Il semble donc plus que jamais indispensable de recentrer les enseignements, quitte à abandonner le référentiel des compétences pour revenir aux apprentissages fondamentaux, c’est-à-dire au savoir lire, écrire et compter, qui sont indispensables pour la poursuite de tout cursus scolaire. Dans ce contexte, revaloriser à l’école et au collège la dictée, cet exercice de moins en moins pratiqué, favoriserait l’appropriation de la langue écrite par les mots, quoi qu’on en pense. Songeons au formidable succès des Dicos d’or créés par Bernard Pivot mais aussi à toutes les initiatives prises en dehors du cadre scolaire par les associations ! Sur ce point, beaucoup de Français s’interrogent et nous serons, quant à nous, particulièrement vigilants.

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