Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 2 juin 2015 à 21h30
Questions sur la politique de l'éducation

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Nous allons faire de même avec la réforme du lycée que vous avez mise en oeuvre et que j’évoquais tout à l’heure. S’il ressort de son évaluation qu’elle n’a pas été efficace sur le seul plan qui nous intéresse, à savoir la réussite des élèves, il ne faudra pas s’interdire de la repenser. Il ne faut avoir aucun tabou vis-à-vis du système scolaire : lorsqu’une réforme ne donne pas les résultats escomptés, il faut en tirer les conséquences et avancer.

Pour ce qui est des langues vivantes étrangères, je crois avoir déjà tout dit. Cessez, s’il vous plaît, de parler de suppression des classes bilangues quand la réforme du collège 2016 les généralise. Le « bilanguisme », cette possibilité de pratiquer précocement deux langues, sera offert non plus à 15 % des élèves en classe de sixième mais à 100 % en classe de cinquième.

Vous vous demandez sans doute pourquoi l’on n’a pas généralisé la pratique de deux langues à tous les élèves en classe de sixième. C’est un choix, tout simplement. Je note aujourd’hui que c’est votre idéal, ce que vous souhaiteriez faire si un jour vous revenez aux responsabilités. Cela étant, quelle ne fut pas ma surprise de constater que, dans le contre-projet qu’une personnalité de votre formation politique m’a, enfin présenté, la langue vivante 2 avait tout simplement disparu du programme enseigné à l’ensemble des collégiens ! Je vous avoue ne pas toujours bien vous suivre. Accordez-vous de l’importance au fait de maîtriser tôt dans la scolarité deux langues vivantes ? Si c’est le cas, vous ne pouvez qu’approuver notre démarche. Ou bien considérez-vous qu’il faille le réserver à quelques-uns, voire en supprimer la possibilité pour la grande majorité des collégiens ? Auquel cas, nous n’arriverons jamais à nous retrouver.

Je conclurai en rappelant qu’un délégué ministériel à la promotion de l’allemand sera nommé. Il veillera, en circulant d’académie en académie, à ce que les objectifs chiffrés que j’ai annoncés tout à l’heure soient respectés et que, en lien avec l’Office franco-allemand de la jeunesse, les jumelages entre écoles françaises et allemandes soient développés, car c’est la meilleure façon de rendre cet enseignement attractif.

2 commentaires :

Le 22/06/2015 à 15:39, laïc a dit :

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"S’il ressort de son évaluation qu’elle n’a pas été efficace sur le seul plan qui nous intéresse, à savoir la réussite des élèves, il ne faudra pas s’interdire de la repenser"

La bonne blague continue.. ils vont aller évaluer quelques super nuls, qui échouent en tout, et ils vont en tirer quelques conclusions général : tels et tels élèves n'ont pas réussi au lycée, donc le lycée doit être réformé...

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 20/07/2015 à 09:16, laïc a dit :

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" Accordez-vous de l’importance au fait de maîtriser tôt dans la scolarité deux langues vivantes ?"

Ce que les élèves en classe de français doivent maîtriser, ce sont le latin et le grec ancien, ces deux langues doivent être obligatoires pour tout élève désireux de passer le bac littéraire, car il est impensable d'être titulaire du baccalauréat français et de se présenter par la suite en fac de lettres sans avoir aucune notion de ces deux langues anciennes et de ces deux cultures antiques, sans lesquelles la compréhension de la littérature classique et de la langue française d'aujourd'hui seront affaiblies. Ce n'est pas le rôle de l'éducation nationale de favoriser le déclin intellectuel de la filière littéraire au collège puis au lycée.

Mme la ministre dit qu'il faut favoriser l'enseignement du français aux jeunes élèves, mais ce n'est pas en faisant l'impasse sur le latin et le grec qu'elle va y arriver, bien au contraire. Qu'elle mettre donc en accord ses paroles à ses actes, et qu'elle fasse en sorte de favoriser l'apprentissage du latin et du grec ancien aux élèves qui veulent se perfectionner en français. Que l'on regarde toutes les racines grecques dans le vocabulaire français : Mme la ministre prétend-elle qu'un bon élève de français pourrait par exemple être par la suite prof de français en ayant aucune connaissance du grec ancien, et en étant donc dans l'incapacité d'expliquer à ses élèves l'origine étymologique des mots qu'il a le devoir d'enseigner ? C'est totalement absurde. On remarquera au passage que le mot "étymologie" vient du nom neutre grec "to etumon", qui signifie "vrai sens", voilà qui éclairerait les élèves plutôt que de leur asséner des mots sans savoir leur "vrai sens", comme l'enseignement actuel du français à l'école le veut. Soyez ignorant, Mme la ministre vous félicitera... Il est vrai que dans un monde politique où le mensonge et la dissimulation sont la règle, quelle importance de connaître le "vrai sens " des mots ?

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