Intervention de Annick Girardin

Séance en hémicycle du 3 juin 2015 à 21h30
Débat sur les négociations internationales sur le climat

Annick Girardin, secrétaire d’état chargée du développement et de la francophonie :

Nous avons été nombreux, tout à l’heure, à dire que la question des financements est essentielle, centrale ; chacun sait qu’il n’y aura pas d’accord positif sans une réponse à la question du financement, traduisant une solidarité réelle envers les pays vulnérables.

Vous m’avez interrogée, dans un premier temps, à propos des 100 milliards de dollars qui doivent être versés au Fonds vert. Il est vrai qu’à l’heure actuelle, tous les pays n’abondent pas ce fonds. Les pays industrialisés se sont engagés sur 100 milliards à partir de 2020. Par ailleurs, le Fonds vert n’englobe pas l’ensemble des financements : la Commission européenne, par exemple, ne peut pas abonder ce fonds, alors qu’elle est un acteur essentiel du financement de la lutte contre le changement climatique. Elle a ainsi effectué 500 millions d’euros de dons pour soutenir l’accès de tous aux énergies durables. Vous le voyez, il y a plusieurs moyens de financer la lutte contre le dérèglement climatique.

La question des grands pays émergents est très différente, car ils ne se sont pas engagés à contribuer aux 100 milliards de dollars en question. Mais la Chine, par exemple, a annoncé à New York en 2014 qu’elle développerait sa coopération Sud-Sud sur le climat ; nous attendons qu’elle détaille, à Paris, ces engagements.

Vous avez également abordé la question des financements après 2020. Sur ce point, il faut sortir de la seule logique de la solidarité, et passer à celle de la responsabilité, avec l’ensemble des acteurs et l’ensemble des pays. Il faudra être clair s’agissant des instruments financiers, non seulement pour ce qui concerne le changement climatique, mais aussi pour ce qui touche au développement, et donc le volet adaptation.

Les choses bougent, les choses changent. Je crois que chacun a compris que la responsabilité doit être partagée – même si elle peut être différenciée – et que la solidarité doit être au rendez-vous, notamment au cours des premières années. Le volet financier de l’accord de Paris devra être très transparent et suffisamment précis, notamment à l’intention des pays vulnérables, quant à la manière dont nous comptons répondre à cette question financière.

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